Sahara: pour l’ambassadeur turc, « il n’y a pas d’alternative » au plan d’autonomie

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L’ambassadeur de Turquie à Rabat: «le conflit du Sahara est purement artificiel»
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L’ambassadeur de Turquie à Rabat, Omer Faruk Dogan, considère que le conflit du Sahara est «purement artificiel» et «profite à des tierces parties dont l’objectif est de freiner le développement de la région, y compris celui du Maroc».

L’ambassadeur turc à Rabat, Omer Faruk Dogan, s’est livré lors d’une interview avec le magazine hebdomadaire Maroc Hebdo au jeu des questions-réponses.

Considérant que les relations Maroc-Turquie sont profondément enracinées dans l’histoire, Dogan a rappelé la bataille de l’Oued Al-Makhazin, 4 août 1578, (Bataille des trois Rois) quand «des troupes turques ont combattu dans les rangs des forces marocaines contre la menace européenne».

Évoquant le développement des relations entre les deux pays, qui remontent au 16e siècle, le représentant de la Turquie a mis en exergue les positions géographiques hautement stratégiques des deux pays qui font que Rabat et Ankara doivent se rapprocher davantage.

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« La Turquie se place au Bosphore, le Maroc à Gibraltar, et ce sont deux positions hautement stratégiques. Ceci est un élément très important qui nous force à nous rapprocher afin d’élever les relations officielles au même niveau que les sentiments entre les deux peuples frères», a-t-il indiqué.

Dans ce sillage, il a considéré qu’une éventuelle visite du roi Mohammed VI en Turquie «va ouvrir la porte à de nouveaux terrains de coopération, dans l’objectif ultime de promouvoir la prospérité et le développement de nos deux pays frères».

Sahara, un conflit artificiel

Interpellé sur la position de la Turquie vis-à-vis du conflit du Sahara, l’ambassadeur a relevé que la Turquie a un problème similaire et que «s’il y a quelqu’un qui comprend bien le sentiment des autorités et du peuple marocains, ça ne peut être que le peuple et les autorités turcs».

Considérant qu’il s’agit «d’un conflit purement artificiel qui profite à des tierces parties dont l’objectif est de freiner le développement de la région, y compris celui du Maroc», il a exprimé son souhait de voir l’Algérie et le Maroc sur la même table de négociation.

«Nous voulons que les deux pays frères puissent s’asseoir, s’entendre et trouver un compromis», a-t-il dit en exprimant son attachement à «la politique de la main tendue que Sa Majesté Mohammed VI a réitérée dans ses récents discours afin de trouver une solution au conflit du Sahara».

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Tout en espérant que l’Algérie réponde aux appels du souverain, il a souligné que l’important est le premier pas dans un processus de rapprochement entre le Maroc et l’Algérie.

Dans la même veine, l’ambassadeur a vanté les mérites du Maroc dans l’islamisation de l’Afrique de l’Ouest. «Je ne peux parler du conflit du Sahara sans rappeler le rôle historique du Maroc dans la diffusion et la promotion de l’islam dans Afrique de l’Ouest depuis des siècles», a-t-il noté.

S’exprimant de manière personnelle, il a expliqué les raisons pour lesquelles il conforte la position marocaine, il a clamé qu’«il ne faut pas oublier que plusieurs États actuels dans cette région-là faisaient partie du Maroc. C’est donc aussi cet élément religieux sacré qui fait que j’aie ce penchant pour le Maroc dans ce dossier».

Vers plus de coopération militaire

Pointant du doigt le rôle de la France, sans la nommer, dans le retardement de la solution, Dogan a déclaré qu’il n’y a aucun obstacle devant « l’investissement privé turc dans toute l’intégralité du territoire marocain », annonçant au passage l’ouverture par une marque turque d’un magasin à Laâyoune dans le Sahara très prochainement.

S’agissant de la coopération Maroco-turque dans le domaine de la défense, il a rappelé qu’une entreprise turque qui livre déjà du matériel militaire au Maroc, notamment des drones, mais «ça ne s’arrête pas à ça».

L’ambassadeur s’est montré très confiant quant au développement considérable que vont connaître «nos relations dans le domaine militaire». Il n’a pas écarté, dans ce sillage, la possibilité de voir les deux pays «mener des investissements communs susceptibles de garantir la sécurité et la prospérité de nos frères».

Sur un autre registre, qualifiant le projet de gazoduc Nigeria-Maroc de « pharaonique », l’ambassadeur de Turquie a considéré que «la proposition marocaine reste la meilleure et de loin, et il n’existe aucune autre alternative qui puisse être rentable ».

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