Remaniement ministériel: se dirige-t-on vers un nouveau blocage?

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Le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, peine à mener les négociations pour le remaniement ministériel réclamé cet été par le roi. Sommes-nous face à un nouveau blocage?

Remanier le gouvernement est loin d’être une mince affaire pour le secrétaire général du PJD. Alors qu’il vient de reprendre les tractations avec les partis de la coalition gouvernementale, El Othmani n’arrive toujours pas à se mettre autour de la même table avec le patron du RNI Aziz Akhannouch.

Si l’ensemble des partis ont joué le jeu (des négociations), le RNI n’a pas encore participé aux pourparlers. Nombreux sont les indices qui laissent croire que le parti de «l’entente nationale» veut se faire encore désirer et négocier en dernier cours.

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Alors que le deuxième round des négociations a été lancé lundi 9 septembre, le RNI conditionne son entrée en jeu par la tenue d’une réunion de son bureau politique le 20 septembre à Agadir. Au moment où plusieurs responsables de ce parti dit «administratif» n’ont pas estimé opportun de répondre aux questions de H24info, un haut responsable d’un parti de la coalition gouvernementale estime que «le parti de Aziz Akhannouch n’a pas encore reçu les instructions pour aller de l’avant dans ce sens». Sur un ton moins virulent, il considère que le Rassemblement «n’a pas encore toutes les données».

Quant à l’éventualité d’une sortie de la coalition du RNI, relayée par un site de la place, un autre responsable de la coalition gouvernementale estime dans une déclaration à H24info que «le RNI n’a pas brandi sérieusement la carte de la sortie de la coalition». «Ce n’est qu’un coup de bluff, pas plus qu’un ballon d’essai», juge-t-il.

Benabdellah pour un changement de cap économico-social

Dans une déclaration à H24info, Nabil Benabdellah s’interroge sur le bien-fondé d’un remaniement ministériel. «Je l’ai dit à Si Othmani. C’est bien de changer Zayd par Amr, mais pour quelle emprise? Répondons d’abord à cela et on verra, nous, quel est le positionnement qu’on peut avoir», nous confie-t-il.

Tout en rappelant que «le roi a parlé dans son discours de problèmes au niveau de la politique économique au niveau de la redistribution des richesses et au niveau social», il s’interroge: «Qu’est-ce que vous allez faire concrètement pour pallier à ses carences?». «Sans répondre à cette question, on considérera que rien ne va changer», poursuit-il.

Un changement de cap en matière de politique économique et sociale est, selon lui, un préalable aux discussions sur les éventuels changements de postes ministériels. Niant en avoir discuté en détails avec le chef du gouvernement, il assure que ce dernier tient au maintien du PPS au sein de la coalition.

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Pour le patron de l’ancien parti communiste marocain, les partis politiques ne peuvent faire l’impasse d’une réflexion sur le plan politique en redonnant de la vigueur au champ politique, aux partis politiques et à leur rôle, notamment sur le plan économique en réajustant les orientations économiques pour avoir un système productif plus performant et sur le plan social pour réellement mieux répartir la richesse géographiquement et socialement.

A noter que les négociations dans le cadre du remaniement n’ont rien d’un long fleuve tranquille étant donné qu’en toile de fond figure la bataille des prochaines législatives (2021).

 

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