Ramadan, mois de partage et… de gaspillage!

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Le gaspillage alimentaire concernerait 45,1% de la production alimentaire au Maroc, un taux extrêmement élevé et le mois de Ramadan n’arrange pas les choses…

Au Maroc, 54.000 points de vente ont été contrôlés depuis le début de Ramadan. 2900 procès verbaux ont été dressés pour des produits impropres à la consommation, selon un communiqué du ministère délégué chargé des affaires générales.

Less walis et gouverneurs ont contrôlé 54.000 points de vente depuis le début du mois de Ramadan, dressé 2.900 procès-verbaux, essentiellement pour le non respect des prix et de la qualité de produits.

Les commissions mixtes de contrôle ont également procédé depuis le début du ramadan à la saisie et à la destruction de 117 tonnes de produits alimentaires impropres à la consommation, dont des dattes et des fruits secs (9 tonnes), des boissons et des jus (10 tonnes), du lait et produits laitiers (10 tonnes), des viandes et des poissons (30 tonnes), de la farine et dérivés (23 tonnes) et diverses denrées alimentaires (35 tonnes).

Au niveau de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, 18 144 kg de produits alimentaires impropres à la consommation ont été saisis et détruits durant la période allant du 10 aux 20 Ramadan, indique la direction régionale de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) dans un communiqué relayé par l’agence MAP.

Comment réduire la consommation?

Les chiffres sont affolants, mais il existe une façon de les réduire. Joint par nos confrères de « Yabiladi », Ouadi Madih, président de l’Association de protection des consommateurs de Casablanca a livré deux recommandations: faire ses courses de préférence après le ftour puis énumérer les produits nécessaires et s’en tenir à une liste.

Chez nos voisins aussi

42% des depenses des Algériens est consacré à la consommation et l’alimentation, selon l’Office national des Statistiques. Le taux s’élève à 60% durant le mois sacré.

Pourtant, de nombreuses familles algériennes vivent avec un salaire qui ne leur permet pas d’excès. Mais au moment du ftour, partagé en famille ou entre amis, la table se doit d’être remplie de plats variés et copieux.

« Je prépare plein de plats durant le ramadan. Trop de plats », admet Yamina Bey, 65 ans à l’AFP « c’est le seul mois de l’année où on mange tous en famille alors je me lâche. »

Yamina Rahou, sociologue au centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d’Oran, relève que « l’aspect culturel » du ramadan a peu à peu pris le pas sur « l’aspect religieux ».

« Nous sommes une société en pleine mutation et les normes changent, y compris celles à dimension religieuse », analyse-t-elle.

Professeur en psychopathologie à l’université d’Alger, Nacir Benhalla voit dans cette débauche de nourriture « un élan pulsionnel extrêmement fort » dans une société algérienne où il y a beaucoup de « désirs et de freins ».

Cette profusion de nourriture entraîne un important gaspillage, dans un pays qui importe une large partie de son alimentation et où l’État subventionne les produits de première nécessité.

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