Rachid Madrane, un Belgo-marocain à la tête de l’Hémicycle bruxellois

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Rachid Madrane, Belgo-marocain, Hémicycle bruxellois
Rachid Madrane vient d'être désigné président du Parlement régional bruxellois. Crédits photo: Belga/Thierry Roge

« Le travail et la persévérance finissent toujours par payer », telle est la devise de l’homme politique belgo-marocain Rachid Madrane, qui vient d’être désigné président du Parlement régional bruxellois pour les cinq années à venir.

Dynamique et ambitieux, ce partisan de l’effort a gravi les échelons avec détermination et ténacité pour devenir à 51 ans l’une des figures marquantes du parti socialiste francophone (PS) et de la scène politique belge.

« C’est une grande fierté, un grand honneur, de pouvoir présider le Parlement bruxellois, un lieu emblématique de la démocratie représentative » en Belgique, affirme Madrane à la MAP, relevant que cette fonction « prestigieuse et symbolique dans l’ordre protocolaire du pays » représente aussi « une grande responsabilité ».

Très attaché à Bruxelles, où il voit le jour et perce en politique, il se dit « très heureux » de pouvoir représenter et d’incarner cette ville « jeune, multiculturelle et cosmopolite ».

« Bruxelles, c’est la capitale de l’Europe, de la Belgique. C’est aussi le siège de l’OTAN et des institutions européennes avec 184 nationalités différentes qui coexistent », souligne-t-il, se disant « très confiant » que « l’avenir de cette ville ne peut être que positif, si on prend les bonnes mesures ».

Le politicien voit, en effet, les choses en grand pour Bruxelles lors des prochaines années. « Je rêve d’une ville créative et dynamique qui incarne le futur des grandes métropoles », où il est « agréable de vivre », confie-t-il avec un brin d’optimisme.

 

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Pour ce faire, il y a plusieurs questions prioritaires, fait-il observer, évoquant notamment le sujet de mobilité qui constitue l’une des principales sources de préoccupation à Bruxelles, l’une des villes les plus embouteillées d’Europe.

Madrane insiste, par ailleurs, sur la nécessité de garantir un logement public accessible à tous et d’augmenter la possibilité d’avoir des logements à caractère social.

S’agissant de la question de l’emploi, le politicien se félicite de la baisse du taux de chômage à Bruxelles de façon « ininterrompue », depuis 58 mois, soulignant, toutefois, qu’il faut déployer davantage d’efforts pour lutter contre la discrimination à l’embauche, « une question qui m’a toujours tenu à cœur, et sur laquelle j’ai beaucoup travaillé ».

En tant que député au Parlement régional bruxellois de 2004 à 2009, il a pris à bras-le-corps cette question, militant pour une grande diversité dans la fonction publique. Ce combat a été couronné en 2008 par l’adoption d’un texte de loi qui étend la législation anti-discrimination.

La lutte contre toutes les formes de racisme a toujours été le cheval de bataille de Madrane et la cause qui a fait jaillir l’étincelle politique en lui: son adhésion au PS remonte à 1985, dans la foulée des campagnes « Touche pas à mon pote » de l’association S.O.S Racisme.

 

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« Vers l’adolescence, j’ai commencé à comprendre et à vivre le racisme et ses effets. C’est ainsi que j’ai commencé mon engagement au sein d’associations, mais au fur et à mesure, j’ai compris que si je voulais faire bouger les choses, il faudrait que mon combat se fasse dans la politique », raconte-t-il.

C’est ainsi qu’a commencé le fabuleux parcours de cet homme politique, toujours animé par une envie irrésistible de « changer le monde ».

En parallèle avec son adhésion au PS, Madrane a intégré l’Université libre de Bruxelles (ULB) pour suivre des études de journalisme, afin de réaliser son rêve de petit garçon feuilletant encore et encore les pages de sa BD préférée « Tintin Reporter ».

« J’ai toujours rêvé d’être journaliste. Quand j’étais petit, je lisais ‘Tintin Reporter’ en m’imaginant comme ce super héros, parcourir le monde et vivre des aventures extraordinaires », se remémore-t-il en esquissant un large sourire. « Et les études journalistiques m’ont beaucoup apporté », affirme-t-il.

Après avoir exercé le métier de journaliste à la radio et dans la presse écrite, Madrane occupe le poste de porte-parole au sein de cabinets ministériels, avant d’être élu pour la première fois au Conseil communal d’Etterbeek en 2000. En 2004, ce sont les portes de l’hémicycle bruxellois qu’il franchit pour la première fois, avant de siéger dans le Parlement fédéral à partir de 2010.

En 2011, il est élu vice-président de la Fédération bruxelloise du PS, avant de devenir en 2012, secrétaire d’Etat en charge de la Propreté publique et de l’Urbanisme à la Région de Bruxelles-Capitale, et ministre en charge de la Formation professionnelle, de l’Action sociale, de la Culture, du Sport, des Relations internationales et du Transport scolaire à la Commission communautaire française (Cocof).

En 2014, c’est une nouvelle consécration pour Madrane qui intègre le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, où il est désigné ministre de l’Aide à la Jeunesse, des Maisons de Justice, de la Promotion de Bruxelles, avant de se voir confier respectivement en 2016 et 2018, les départements des Sports et de la Jeunesse.

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