Pr. Ibrahimi: « Je ne comprends pas que nous n’ayons pas encore levé les restrictions »

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Azeddine Ibrahimi, membre du comité scientifique pour la gestion du covid-19 et directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat./DR

Au regard de la chute des cas positifs au covid-19 depuis plusieurs semaines au Maroc, Pr. Azeddine Ibrahimi se dit favorable à un allègement des mesures sanitaires en vigueur. « Qu’est-ce qu’on attend? », c’est la question qu’il se pose dans une publication dimanche sur ses réseaux sociaux.

Dans une publication dimanche sur son compte Facebook, Pr. Azeddine Ibrahimi, membre du comité scientifique pour la gestion du covid-19 et directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, s’est exprimé quant à la nécessité de lever les restrictions.

« Il faut oser, d’un point de vue scientifique et pratique, assouplir les restrictions. Comme tous les Marocains, je ne comprends pas que nous n’ayons pas encore levé ou assoupli les restrictions qui pèsent sur un groupe de secteurs. Cela nous fait perdre une partie de notre crédibilité et remet en question notre approche scientifique. Il faut oser revenir progressivement à la vie presque normale », écrit-t-il.

L’enseignant déclare être « d’accord scientifiquement avec ceux qui appellent à l’assouplissement des restrictions ». Il plaide ainsi pour l’ouverture des mosquées pour les prières du soir, des hammams, des gymnases et salles de sports, la reprise des activités de tourisme et de culture, etc, en respectant « un nombre raisonnable » de personnes en même temps dans ces lieux.

« Qu’est-ce qu’on attend? »

Un assouplissement serait « logique » au regard de la réussite de la campagne de vaccination anticovid-19 au Maroc. « Après avoir dépassé 60% de vaccinés chez les personnes de plus de 12 ans (20% de la population) et bientôt 70%, je pense que c’est devenu clair que la majorité ont été vaccinés et veulent reprendre une vie semi-normale. (…) Qu’est-ce qu’on attend? », s’interroge Pr. Ibrahimi qui estime qu' »il n’y aura pas de monde avec zéro covid ».

« Accélérer le rythme de la vaccination reste la seule issue à la crise », rappelle également le spécialiste. « Nous avons de grandes quantités de vaccins chinois, américains et européens. [Le vaccin] est efficace et sans danger pour les adultes et les jeunes, et il est gratuit ».

 

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Le professeur se dit alors « frustré » et « fatigué » face aux « sceptiques » de la vaccination. « Nous allons travailler sur tous les Marocains non vaccinés au Maroc, un par un, pour les convaincre. C’est pour le bien du pays », affirme-t-il, notant que « le plus grand défi est de vacciner les personnes fragiles ou atteintes de maladies chroniques qui ont manqué la première ou la deuxième dose et qui constituent une menace pour la résilience du système de santé ».

De son côté, Dr. Saïd Afif rappelle que ce sont justement ces restrictions sanitaires qui ont permis d’atteindre la situation épidémiologique favorable actuelle. Il se dit donc favorable à leur allègement, mais conditionné au maintien du respect strict des gestes-barrières, ainsi qu’à la mise en place du pass vaccinal.

Le pass vaccinal adopté d’ici « une huitaine de jours »?

« C’est vrai qu’on assiste à une diminution des cas, grâce à la mobilisation de tous les citoyens, mais on en a toujours qui entrent en réanimation et en soins intensifs, une centaine par jour. [Cette situation positive], c’est aussi grâce au décalage de la rentrée qui allait mêler 11 millions de personnes en un jour, 16 millions en comptant les familles, donc on allait certainement subir une remontée des cas », explique le membre du comité scientifique de vaccination.

« Autre chose: on a passé le cap des élections depuis 13 jours et il n’y a pas eu de clusters, ce qui signifie que cet évènement s’est passé dans le respect des mesures sanitaires, c’est une réussite. Il faut maintenant réussir de la même manière la rentrée scolaire, rappeler aux enfants de ne pas s’agglutiner devant leurs établissements, etc. et accélérer la campagne de vaccination », poursuit Dr. Afif qui insiste sur la nécessité imminente du vaccin pour les personnes en première ligne, telles que les enseignants qui pourraient contaminer les enfants.

« Si on continue à respecter les mesures et qu’on utilise le pass vaccinal, on peut revenir à une vie plus ou moins normale et rouvrir les hammams, salles de sports, etc. 70% de la population a reçu une première dose de vaccin donc il faut donner plus de liberté à ceux qui sont vaccinés », plaide-t-il.

A propos de la mise en place du pass vaccinal, Dr. Afif pense que son adoption officielle devrait s’acter « dans une huitaine de jours », le temps de la mise en place du nouveau gouvernement. Et de remarquer: « Les spots didactiques diffusés par le ministère de la Santé ces derniers jours préparent la population » à cette mesure.

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