Port de Larache: des travailleuses d’une société espagnole en grève

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L'entreprise espagnole, Gil Comes est installée au port de Larache./DR

Elles font grève depuis le 17 octobre dernier car, leurs droits les plus élémentaires seraient bafoués, selon elles. L’entreprise espagnole de congélation de poissons qui les emploie nie tout en bloc.

L’entreprise espagnole Gil Comes, installée dans le nouveau port de Larache «exploite outrageusement les femmes employées sur place», écrit le réseau syndical international de solidarité et de luttes, qui regroupe  plus de 40 syndicats ou fédérations à travers plusieurs pays, dont la Fédération nationale des ouvriers et collectivités locales, affiliée à l’Union Marocaine du Travail (UMT).

Au total ce sont plus de 2.000 femmes qui travaillent dans cette usine chargée de la congélation et la surgélation de poissons, crustacés et mollusques. Elles travailleraient, selon les syndicalistes dans «des conditions qui nuisent gravement à leur santé», en plus de percevoir des «salaires de misère».

En effet, sur place, il n’y a ni service de médecine du travail, ni comité de sécurité et de prévention des maladies et risques professionnels, souligne le communiqué du réseau syndical international. Ainsi, l’entreprise espagnole violerait le Code du travail marocain.

Licenciement à la pelle

En plus de ces graves accusations, l’entreprise est aussi accusée de «licenciements arbitraires et mutations abusives», note l’Organisation démocratique du travail (ODT), qui appelle à des grèves depuis le début de l’année.

L’entreprise aurait ainsi licencié 100 employées, dont 5 syndicalistes, ayant plus de 12 ans d’ancienneté. Dans ce sens, l’ODT a dénoncé «la répression, intimidation, menaces, les harcèlements psychologiques et la persécution systématique à l’encontre des syndicalistes de l’ODT», affirme-t-on dans un communiqué.

Contacté par nos soins, l’entreprise espagnole dément avoir licencié une centaine d’employés et dit être victime «de harcèlement sur les réseaux de communication». Le responsable des ressources humaines affirme que l’affaire a été «grossie», par des «détracteurs», car au courant de l’année «seuls 5 ou 6 licenciements ont été prononcés pour fautes graves».

Par ailleurs, notre interlocuteur affirme que l’entreprise est «ouverte au dialogue, bien que l’ODT n’ait pu fournir aucune preuve de leurs accusations». De plus, toutes les conditions sanitaires et hygiéniques seraient respectées selon le bureau des ressources humaines.

La Confédération générale du travail (CGT) espagnole, troisième force syndicale du pays, a également dénoncé l’abus subi par les travailleuses marocaines. Aux côtés du Réseau syndical international, elle demande à ce que le gouvernement marocain mette «fin à l’impunité» dans laquelle l’entreprise Gil Comes exerce ses activités, et de négocier les conventions collectives, de mettre en œuvre les droits des travailleuses.

 

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