PLF-2021: «les mesures pour le système de santé sont encore insuffisantes»

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Annoncées en grande pompe par le gouvernement, l’effort budgétaire accordé au ministère de la Santé au titre du projet de la loi de finances pour l’année 2021 est encore insuffisant. Sa gestion pose elle aussi un défi, avertit Dr Tayeb Hamdi, vice-président de la Fédération Nationale de la santé (FNS).

Bigrement sollicité durant l’épidémie du Covid-19, qui semble s’étaler sur la durée, le système de santé s’est vu attribuer un budget important au titre du PLF-2021. En effet, le département de Khalid Ait Taleb sera doté d’un budget de 20 MDH. Un budget en hausse en comparaison avec l’année 2020 et 2019, où il était de 18,5 MDH et 16,3 MDH respectivement.

Un chiffre qui est toutefois insuffisant, juge Dr Tayeb Hamdi, chercheur en politiques et systèmes de santé et également vice-président de la Fédération Nationale de la Santé (FNS). «Les besoins sont plus importants que les 20MDH alloués. Il faut partir sur un budget de 50MDH par an. Un chiffre très élevé en effet et qui ne sera pas réalisable du jour au lendemain», explique-t-il à H24 Info.

 

Lire aussi: PLF 2021: le budget de la santé s’élève à près de 20 MMDH

 

«Au-delà des moyens financiers, notre système de Santé a besoin d’un bon modèle de gestion afin de rationaliser et optimiser les gestions de ce département», plaide Dr Hamdi. Dans ce sens, le PLF-2021 propose le renforcement du capital humain nécessaire de 1.500 postes supplémentaires, passant de 4.000 postes accordés en 2020 à 5.500 postes budgétaires.

« Le métier n’est plus attractif »

Notre interlocuteur, précise tout de même que ces postes ne concernent pas uniquement les médecins et infirmiers, mais tous les métiers de la santé, engagés au sein de l’hôpital. «Actuellement le Maroc compte 28.000 médecins sur le papier, alors que le besoin,  répondant aux normes exigées par l’OMS, est de 32.000 médecins», souligne le vice-secrétaire de la FNS.

Mais encore, «même ce nombre ne pourrait pas fournir les soins nécessaires à tous les citoyens», lamente le médecin. Le Maroc s’était d’ailleurs fixé comme objectif, il y a une quinzaine d’années de former 3.000 médecins par an, «mais cette volonté s’est soldé par un échec cuisant».

 

Lire aussi: Covid-19: le personnel médical exacerbé par la mauvaise gestion et le manque d’appui

 

Selon Tayeb Hamdi, «le métier n’est plus attractif ni pour dans son secteur public, ni privé». Cela explique d’ailleurs «la présence de 14.000 médecins marocains à l’étranger. Un chiffre ahurissant qui suppose qu’un médecin sur trois se trouve à l’étranger», lamente-t-il.

Dans ce sens, notre interlocuteur plaide pour l’amélioration des conditions de travail du personnel médical et pour une meilleure régulation du secteur privé. «Le système de santé doit également être capable de former plus de médecins et savoir les capter», conclut Tayeb Hamdi.

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