Paracétamol: le circuit parallèle demeure le grand danger

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Les médicaments contenant du paracétamol ne seront plus en vente libre dans les pharmacies en France à partir de janvier 2020. Au Maroc, cette pratique est déjà la norme. 

En France, l’Agence du médicament (ANSM) a en effet annoncé ce mardi 17 décembre que les médicaments contenant du paracétamol ainsi que certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) seront rangés derrière le comptoir des pharmacies dès le 15 janvier 2020.

Concrètement, cela signifie que le client ne pourra plus se servir directement dans les rayons des pharmacies et passer en caisse. Il devra demander le médicament situé au pharmacien qui, à cette occasion, aura la possibilité de l’informer sur les contre-indications du produit.

Car un usage inapproprié comporte des risques pour la santé, notamment en cas de surdosage, le paracétamol peut causer de graves lésions au foie, pouvant nécessiter une greffe, voire être mortelles.

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C’est ce qui est arrivé à Naomi Musenga, une jeune Française décédée à cause d’une « intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours », selon l’enquête. Au Maroc, on se souvient du cas du joueur du Raja, Zakaria Zerouali, qui aurait perdu la vie après avoir consommé trois boites de paracétamol en 24h pour neutraliser une fièvre.

Pas de libre service au Maroc

« C’est un effet dissuasif. Avant tu pouvais acheter de l’ibuprofène même enceinte ou du paracétamol alors que tu as une cirrhose de foie. Maintenant, le pharmacien qui fait son travail correctement pose des questions au patient pour éviter les problèmes de santé », commente Chama Khalil, pharmacienne à Casablanca, au sujet de la nouvelle pratique adoptée en France.

« Au Maroc, en général, il n’y a pas de libre service, tous les médicaments sont derrière le comptoir. Ce qui est exposé en libre service se cantonne normalement aux produits parapharmaceutiques », explique la pharmacienne qui s’empresse d’ajouter: « Cela n’empêche qu’il existe un marché parallèle dans les épiceries. »

 

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Elle cite par exemples l’Aspro (antalgique et antipyrétique) et le Claradol (paracétamol) qui font l’objet de vente au détail dans les épiceries. « Le phénomène tend à se généraliser. Les clients nous demandent souvent des médicaments à l’unité. Ils repartent en sachant qu’ils pourront le trouver dans l’épicerie d’à côté », regrette Chama Khalil qui alerte sur les risques de cette aspirine: « Il y a parfois des risques d’hémorragie même s’ils sont minimes ».

Pour Chama Khalil, supprimer le circuit parallèle est une priorité. En ce sens, le Directeur du médicament et de la pharmacie s’est adressé en janvier dernier au président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens lui demandant « de rappeler aux pharmaciens responsables de ces établissements (qui procèdent à la vente de quantités anormalement élevées de certaines spécialités pharmaceutiques, notamment Aspro 500 mg effervescent et Claradol 500 mg effervescents) leurs devoirs et leurs responsabilités, de fixer un plafond de 100 boites par commande des spécialités concernées et de retirer de la vente, et sans délai, les médicaments et les produits de santé non enregistrés et non autorisés par le ministère de la Santé », peut-on lire sur le site Pharmacie.ma. 

 

 

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