Le médecin interdit en France qui exerce à Marrakech défendu par ses collègues marocains

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Salah Benlahrir. Crédit: DR.

Salah Ben Lahrir, médecin interdit de pratique en France exerce librement au Maroc.  Retour sur un cas qui suscite des interrogations, aussi bien sur l’encadrement que sur le contrôle du travail des médecins au Maroc.

Opérant anciennement à Metz en France, Dr Ben Lahrir a été interdit en France après avoir causé le décès d’un enfant de 11 ans  à l’issue d’une opération qui a mal tourné.

Les parents de la victime ont exprimé ouvertement leur indignation de voir le médecin incriminé partir hors du territoire français pour s’installer à Marrakech où il pratiquait librement son métier dans un cabinet situé au quartier Gueliz, avant de travailler dans une clinique privée à Kelaat Sraghna.

L’affaire du Dr Ben Lahrir remonte à 2014, lorsqu’une opération de l’appendicite a pris une tournure inattendue coûtant la vie à Corentin, âgé alors de 11 ans.

Les éléments de l’enquête ont démontré que le médecin avait percé l’aorte abdominale du collégien, causant une sévère hémorragie. Selon la même source, un autre médecin, le docteur Pierre-Noël Chipponi, a été dépêché d’urgence sur les lieux afin de contenir la situation, sans y parvenir malheureusement. Les deux médecins ont été ainsi mis en examen par la justice française depuis septembre 2016 et placés sous contrôle judiciaire.

Mais alors pourquoi un médecine mis en examen en France peut-il exercer en tout impunité son métier au Maroc ? Ne présente-t-il pas un réel danger pour ses patients marocains ? H24info s’est entretenu avec le Dr Saad Agoumi, ex-président du Collège Syndical National des Médecins Spécialistes Privés au Maroc (CSNMP) afin d’avoir plus d’éléments de réponses par rapport à cette affaire, ainsi que le contexte légal au Maroc encadrant l’exercice du métier.

Pour Dr Agoumi, rien n’empêche Dr Ben Lahrir d’exercer en toute légalité son métier au Maroc. Sa présence a été autorisée par le Conseil National de l’Ordre des Médecins du Maroc (CNOM).

En effet, quand il y’a une interdiction d’exercer, cette dernière se limite au territoire sur lequel le médecin se trouve au moment de sa prononciation.

CNOMF saisit par le CNOM

À ce sujet, le Dr Houssine Maaouni, président du CNOM, a saisi officiellement le Conseil national de l’ordre des médecins en France (CNOMF) afin d’avoir plus d’éléments sur cette cette affaire. A noter qu’il n’y a pas encore eu de retour.

Selon le Dr Maaouni, le dossier du chirurgien ne présente aucune anomalie selon les dispositions du CNOM et de la justice marocaine. Ce dernier serait donc apte à pratiquer au Maroc en toute légalité, du fait qu’il dispose d’un casier judiciaire vierge, d’une compétence en médecine valable ainsi que d’un CV riche en formations. De ce fait, il a eu l’accord du Conseil régional de Marrakech qui a présenté son dossier au CNOM pour obtenir son autorisation d’exercer au sein du royaume.

Le Dr Ben Lahrir a décroché son titre de chirurgien en 1992, signée par l’ancien président du CNOM, le général Pr Moulay Driss Archane. Le chirurgien a poursuit sa formation, où il s’est spécialisé en coloscopie, en France où il a occupé le poste de Chef de département à l’hôpital de Saint-Lys, dans le département de la Haute-Garonne, en région Occitanie. Par ailleurs, il a été membre du Conseil de l’ordre français de l’Oise des médecins pendant 10 ans.

Pour le président du CNOM, Salah Ben Lahrir serait victime d’un acharnement visant à nuire à sa réputation. Pas sûr que la famille du petit Corentin soit du même avis.

 

 

 

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