Location de matériels de plages, un emploi saisonnier qui prête à controverse

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Il est midi sur la plage des Oudayas de Rabat. Samir et Abdelaziz, deux jeunes gaillards, surveillent les lieux derrière leurs lunettes solaires. Un carnet de tickets à la main, ils accostent les estivants venus passer un agréable moment à la plage. Ils sont des loueurs de parasols, de chaises et de tables. Un métier saisonnier parmi d’autres jobs qui fleurissent en été.
Depuis le début de l’été, les deux jeunes ont investi une partie de la plage de Rabat, qui ne se désemplit pas en cette période de forte chaleur, pour proposer leurs services aux estivants, en quête de fraicheur et de divertissement.
« Il s’agit d’un service de location pour la journée. Il y a bien des années, nous avons constaté une forte demande pour les accessoires de plage, donc nous avons décidé d’exercer cette activité pour se faire un petit peu d’argent pendant les vacances d’été », explique Samir.
« Contrairement à ce que pourraient croire beaucoup de gens, ce métier exige beaucoup de travaille et d’effort, ajoute, pour sa part, Abdelaziz. De longues heures de labeur jusqu’à la tombée de la nuit, et ce, durant tous les jours de la semaine, relève-t-il. « En plus de la location du matériel de plage, notre travail consiste également à veiller durant la journée sur les effets personnel des estivants et pendant la nuit, nous sommes les gardiens de notre propre équipement« , précise Abdelaziz.
« Il nous arrive très souvent de passer la nuit à la plage« , lance sur un ton mélancolique ce trentenaire qui travaille à une centaine de kilomètres loin de sa famille.
« Je trouve bien que ce sont majoritairement des jeunes qui exercent cette activité« , dit Khadija, qui vient de louer deux transats. « Avec beaucoup d’énergie, on les voit aider et servir les estivants à s’installer commodément« , commente Salah, son époux.
Un espace aménagé à 30 DH
Pour des prix vacillant entre 10 et 30 dirhams, les estivants bénéficient d’un espace aménagé et d’un service de location personnalisé. « C’est pratique. A défaut d’espace, je n’ai pas pu ramener de chaises. La location demeure donc la meilleure solution« , déclare Fatima-Ezzahra, une jeune de Béni Mellal qui a choisi de passer ses vacances dans la Capitale.
Si certains vacanciers trouvent ce concept utile et pratique, d’autres ne semblent pas apprécier cette activité.
« Il y a pratiquement un an, des loueurs de parasols m’avaient interdit d’implanter mon propre parasol sur cette même plage« , se souvient Amine, un quadragénaire habitué des lieux.
« Je ne suis pas contre ce métier saisonnier, mais ce service doit être une option et non pas une obligation« , a-t-il fait remarquer, insistant que « c’est le vacancier qui doit chercher à louer et non pas le contraire« .
« Certains prestataires de ce service squattent quasiment la plage« , s’indigne Meryem, qui pense que la mauvaise gestion de cette activité participe à la défiguration des lieux.
« La moindre des choses est d’afficher les tarifs, tant qu’il s’agisse d’une activité légale« , juge, pour sa part, un père de famille.
« Les prix de location sont exorbitants pour une famille nombreuse. Il faut prévoir un budget conséquent pour aller à la plage« , se lamente-t-il.
Dans toutes les villes du Royaume, la gestion des plages de la capitale relève de la responsabilité de la commune urbaine et des autorités locales. La loi 81-12 relative au littoral assure « le libre accès du public au rivage de la mer« . « Chaque année, un appel d’offres est lancé pour la gestion de cette partie de l’espace public« , explique un responsable de la mairie de la ville.

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