Un tiers des poissons examinés dans le littoral marocain sont infestés

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Image d'illustration. DR

Une étude élaborée sur des données de ces 40 dernières années a révélé que « la présence des parasites constitue l’un des principaux motifs de refoulement des poissons et produits dérivés exportés du Maroc vers les pays de l’Union Européenne ».

Réalisée par l’Institut Agronomique et Vétérinaire (IAV) Hassan II de Rabat et l’Institut national de recherche halieutique (INRH) de Tanger, et basée sur le rapport sur l’utilisation du système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) de l’UE, l’étude s’intitule « Occurrence des parasites dans les poissons collectés au niveau du littoral marocain ».

De 1979 à 2019, un travail de terrain visant la recherche directe des parasites par inspection visuelle a ciblé 1.678 pièces de poissons de différentes espèces dont 537 proviennent de l’Atlantique (port d’Essaouira et marché de gros de Casablanca) et 1.141 de la Méditerranée. Cinq groupes de parasites ont été détectés: nématodes, xénomes, trématodes, isopodes et copépodes. La prévalence d’infestation est sensiblement équivalente pour l’Atlantique (32%) et la Méditerranée (31,1%).

Concernant la Méditerranée, la recherche de parasites sur les 1.141 poissons a été répartie en deux catégories d’échantillons frais prélevés en 2019 et congelés prélevés en 2018. Les échantillons à l’état frais provenaient du port de Tanger, Cap de l’eau et M’diq. Les échantillons congelés provenaient des stations d’échantillonnage au cours de la campagne de prospection et d’évaluation des stocks en mer réalisée par l’INRH.

 

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Au niveau du port d’Essaouira, la recherche des parasites, effectuée entre février et juin 2019, a concerné 336 pièces de poissons appartenant à 34 espèces. Au niveau du marché de gros de poissons de la ville de Casablanca, la recherche a concerné 201 spécimens appartenant à 29 espèces, pendant la période comprise entre mars et mai 2019, lit-on dans l’étude.

La localisation des parasites a été soit interne ou externe. Les parasites externes ont été localisés principalement au niveau de la cavité buccale chez la bogue, le serran chevrette et la saupe; au niveau des branchies chez l’abadèche et au niveau de la peau chez la bogue. Les parasites internes ont été distribués d’une façon hétérogène au niveau du corps du poisson.

Les infestations: 1er motif de refoulement

Les produits de la pêche ne sont pas dénués de risques pour la santé publique (l’anisakiase est une maladie humaine due à l’ingestion de la larve L3 de parasites appartenant à la famille des anisakidés), alerte le rapport qui précise que la présence d’anisakidés dans des poissons crus, mal cuits ou ayant subi un traitement peu ou pas assainissant (marinage, fumage à froid…) constitue la première cause de refoulement. En 2010 et 2011, sur un total de plus de 1 million de tonnes de produits de la pêche débarqués dans sept ports marocains, la quantité refoulée représentait 82,8 tonnes soit une proportion de 0,008%.

 

Ainsi, les produits de la pêche occupent plus des deux tiers (69,3%) au sein des aliments refoulés, révèle le rapport. Le nombre total de refoulements a été de 300 sur une période de 40 ans soit une moyenne de 7 à 8 refoulements chaque année. La catégorie « poissons et dérivés » a été la plus concernée avec 164 refoulements (54,6%), vient ensuite les céphalopodes et les produits dérivés avec 30 refoulements, soit 10%.

 

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Pour la catégorie des poissons et produits dérivés, les infestations parasitaires représentent le premier motif de refoulement (29,3%), suivi de la rupture de la chaîne de froid (21%) et la présence de taux élevés d’histamine (14,4%).

L’étude rappelle que le Maroc est l’un des grands producteurs de poissons autour du globe, il occupe en effet la 13e place après le Chili (FAO, 2018). En 2018, la production halieutique nationale a totalisé un volume de 1.371.683 tonnes pour un chiffre d’affaires de 11.579.544 MDH. Le volume des exportations a atteint plus de 722.921 tonnes pour un chiffre d’affaires de 22.531 MDH (DPM, 2018). Les exportations sont principalement orientées vers les marchés de l’Union Européenne et du Japon.

 

 

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