Les barmaids de Casablanca désertent les comptoirs

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Depuis le vendredi dernier, la DGSN mène une campagne contre le travail illégal du personnel féminin des bars, restaurants et night-clubs de Casablanca. Des centaines de barmaids, femmes de ménage, serveuses et femmes de service ont déguerpi les lieux de peur d’être interpellées.

Le personnel féminin a déserté les bars de Casablanca. Craignant d’être arrêtées par les éléments des brigades spéciales d’intervention de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), elles évitent de se rendre sur leurs lieux de leur travail depuis la fin de la semaine dernière.

Et pour cause, les brigades de police mènent une large compagne, qui a concerné les bars du centre de ville ainsi que ceux d’Ain Diab, pour lutter contre le travail illégal des barmaids et autres femmes travaillant au sein de ces établissements. Contrairement aux hommes, le personnel féminin est dans l’obligation de détenir une licence spéciale afin d’exercer dans un bar.

D’après le Président de l’Association Atlas qui regroupe près de 500 détenteurs de licence de vente de boissons alcoolisées à Casablanca, Jeddouri Jilali Kacem, «les éléments de la police demandent des photocopies de CIN, des extraits du casier judiciaire, et des fiches anthropométriques ainsi qu’une déclaration de l’employeur et de l’employée».

Précarisation à tout va

Dénonçant cette discrimination, qui contraint beaucoup de professionnels à éviter la déclaration de leurs employées, Jeddouri s’insurge contre le fait qu’ «on ne demande pas si ces femmes sont déclarées à la CNSS ou elles ont une assurance».

Pire que cette discrimination qui ne peut être enrayée qu’à travers le changement de la loi –une telle proposition de loi est loin d’être pensable avec le PJD aux commandes-, une telle démarche favorise davantage la précarisation de la situation de ces femmes.

«Avant de s’acharner sur ces femmes, il faut savoir que cela ne peut mener qu’à deux choses : les jeter à la rue ou on les pousser à la débauche », regrette Jeddouri.

Menace de grève

Face à cette situation, les professionnels dépourvus de leur personnel féminin ont convenu d’organiser une réunion le 18 octobre à la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de Casablanca-Settat pour prendre la décision d’observer une grève de 48h reconductible, confie à H24info le Président de l’Association Atlas, Jeddouri Jilali Kacem.

Selon lui, les professionnels affiliés à l’Association Atlas et ceux de la Ligue des syndicats libres tiendront une réunion pour discuter de la situation du secteur qui connaît une dégradation de l’activité.

«Outre ces raids de la police qui poussent les clients à fuir les lieux, la majorité des membres de notre association ont reçu des demandes de redressement fiscal. Un relèvement de la base d’imposition ou une hausse de la taxe communale actuellement à 10% ne peut être le bienvenu », a-t-il souligné.

 

 

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