Le ministère de la Justice alerte sur la traite d’êtres humains au Maroc (rapport)

Publié le
Actu Maroc,Info Maroc,Actualités Maroc,H24Info.ma,traite d'êtres humains,rapport,ministère de la Justice
Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. DR

Dans son premier rapport annuel, la commission nationale de lutte et de prévention contre la traite d’êtres humains a révélé une hausse significative des victimes au cours des trois dernières années, tout en diagnostiquant les nombreux problèmes qui entravent la bonne application de la loi et les difficultés au niveau de sa mise en œuvre.

La commission nationale de lutte  et de prévention contre la traite d’êtres humains a tenu mardi 15 février 2022 à l’Institut supérieur de la magistrature de Technopolis, une réunion de haut niveau en présence de ses membres et des responsables de partenaires internationaux de l’Union européenne, du Conseil de l’Europe, de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, de l’Organisation internationale pour les migrations et de certains représentants du Parlement des enfants pour présenter son premier rapport annuel.

Dans son allocution d’ouverture à cette occasion, le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi, en sa qualité de président de la commission a exprimé l’importance de la question aux niveaux national et international. De son côté, Hicham Mellati, directeur des Affaires pénales et des grâces au ministère de la Justice, a présenté lors de cette réunion les chiffres de ce rapport en matière de traite d’êtres humains au Maroc.

On remarque que le nombre de victimes de ce crime a connu une augmentation significative au cours des trois dernières années, cumulant un total de 719 victimes, parmi lesquelles un pourcentage assez élevé de mineurs, soit 47,41 % tout sexe confondu. 415 sont des hommes et 305 des femmes (dont 192 mineures), 536 sont marocains et 183 étrangers.

719 victimes, 585 poursuites

L’exploitation sexuelle reste la forme la plus courante de traite d’êtres humains avec 283 cas, suivie de l’exploitation par la mendicité (56 cas), le travail forcé (35 cas), sans compter les autres formes de traite et de trafic d’êtres humains.

Parallèlement à la hausse des victimes, le nombre de personnes inquiétées en justice a également augmenté de façon notable durant ces trois dernières années, enregistrant un taux de plus de 200% en 2018 et de 96% en 2019. Sur cette période donnée, le nombre total de personnes poursuivies s’est ainsi élevé à 585 (adultes et mineurs) dont 84 étrangers et 144 femmes. Une hausse que l’on doit aux efforts mis en oeuvre pour circonscrire le crime et démanteler les réseaux actifs dans ce domaine, souligne le rapport.

Toutefois, le diagnostic préparé par la commission dédiée met en exergue de nombreux problèmes qui entravent la bonne application de la loi selon la finalité du législateur marocain, en plus des difficultés au niveau de la mise en œuvre.

Lire aussi : Marrakech: un infirmier devant la justice pour agression sexuelle

A travers les tâches confiées à la commission et aux secteurs, institutions et organismes qui lui sont affiliés, les conclusions du législateur marocain peuvent être tirées sur la manière de lutter contre ce type dangereux de criminalité, car il s’agit de la troisième cause de criminalité organisée après le trafic d’armes et de drogue en termes de diffusion et de réalisation d’importants rendements financiers, écrit le ministère dans son communiqué de presse à l’issue de cette réunion.

Le Maroc ayant choisi de lutter contre le crime de traite des êtres humains vise à adopter une approche holistique et moderne autour de quatre axes: la prévention, la protection, les poursuites et le partenariat.

Le diagnostic s’est conclu par un ensemble de recommandations suggérées par les praticiens de terrain, telles que la formation continue des acteurs de terrain; la sensibilisation du public via des articles, des brochures, des guides, quant à la gravité du crime de traite des êtres humains, la manière de le prévenir et de le signaler en cas de soupçon; la coordination et l’intégration des interventions des différents acteurs dans le domaine de la lutte et de la prévention de la traite des êtres humains; l’adoption d’indicateurs nationaux du crime de traite des êtres humains selon la spécialisation de chaque intervenant; la mise en place d’un mécanisme national d’orientation des victimes de traite pour assurer une protection plus efficace des victimes présumées.

En conclusion, le ministre de la Justice a affirmé que son ministère, dans la lignée des travaux de la commission dédiée, s’attèle à l’élaboration de textes juridiques adaptés à l’évolution de ce crime et à leur compatibilité avec les conventions internationales ratifiées par le Maroc.

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

Le ministère de la Justice alerte sur la traite d’êtres humains au Maroc (rapport)

S'ABONNER
Partager
S'abonner