Le journaliste Omar Radi suspecté de « financement en lien avec des services étrangers »

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Omar Radi a été transféré de la prison locale de Casablanca vers celle de Tifelt./Crédits : DR.

La justice marocaine a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête sur le journaliste et militant des droits humains Omar Radi, suspecté de bénéficier de « financements de l’étranger » en lien avec des « services de renseignement », une accusation qualifiée de « ridicule » par l’intéressé.

L’ouverture de cette enquête intervient deux jours après la publication d’un rapport d’Amnesty International concernant le piratage du téléphone du journaliste par les autorités marocaines via un logiciel d’espionnage de la firme israélienne NSO.

Radi, 33 ans, est « convoqué dans le cadre d’une enquête sur son implication présumée dans une affaire d’obtention de financements de l’étranger, en lien avec des services de renseignement », a indiqué un communiqué le procureur général du roi près la cour d’appel de Casablanca.

Le journaliste a estimé que les motifs de sa convocation étaient « ridicules », tout en précisant qu’il irait jeudi matin dans les bureaux de la police judiciaire à Casablanca.

Selon lui, « il y a un lien direct » avec l’enquête d’Amnesty International: « il y a une quinzaine de jours la presse +jaune+ a commencé à me lyncher et à publier de fausses informations sur moi et mes proches, au moment même ou Amnesty questionnait les autorités sur l’espionnage de mon téléphone », a-t-il confié à l’AFP.

 

 

Lire aussi: Vidéo. Le journaliste Omar Radi espionné grâce à une technologie israélienne

 

 

« Le régime et ses appareils sécuritaires salissent l’image du pays en s’attaquant à tous ceux qui portent une voix critique », a-t-il estimé.

Selon, Amnesty, le journaliste a été « systématiquement pris pour cible par les autorités marocaines en raison de son journalisme et de son militantisme ». Il avait été condamné en mars à quatre mois de prison avec sursis pour avoir critiqué un juge sur Twitter. Il a collaboré avec plusieurs médias nationaux et internationaux, à des enquêtes sur l’économie de rente ou les collusions entre pouvoir et argent.

Le rapport d’Amnesty International n’a pas suscité de démenti officiel à Rabat mais un site connu comme un porte-voix semi-officiel a mis en doute son contenu en citant « une source autorisée dans la communauté du renseignement marocain » et en évoquant « les relations tarifiées entre Omar Radi et deux sociétés étrangères spécialisées dans l’intelligence économique ».

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