L’armée espagnole exhume 50 corps enterrés entre l’île Nakkor et Badis

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Le rocher de Badis, appelée Peñón de Vélez de la Gomera par les Espagnols. Crédits: AFP

L’armée espagnole a démarré mercredi l’exhumation de près de 50 corps de civils et militaires qui étaient enterrés entre l’île Nekkor et le rocher de Badis.

Annoncé cet été, l’exhumation d’une cinquantaine de corps de civils et militaires espagnols, enterrés dans l’île de Nekkor (ndlr, Peñón de Alhucemas) et le rocher de Badis (Peñón de Vélez de la Gomera) a commencé le 20 octobre. Les deux petites îles étant encore sous souveraineté espagnole, c’est l’armée du pays voisin qui supervise cette opération, avec l’aide d’une société de pompes funèbres spécialisée, rapporte le site d’information espagnol Okdiario.

Parmi les corps exhumés, il y a ceux des bébés Rafael et Genoveva Santos Martín, des frère et sœur qui avaient respectivement 2 et 3 ans, morts entre 1877 et 1880, soit i y a près d’un siècle et demi. Une fois exhumés, les corps seront tous transférés au cimetière Purísima Concepción de Melilla, comme stipulé dans le contrat signé avec la société Servicios Funerarios Casa Calderón S.L, en septembre dernier.

« Pour éviter toute erreur, les exhumations seront effectuées individuellement, une par une, pour placer les dépouilles dans des sacs biodégradables agréés. Elles seront identifiées avec un document qui sera mis à l’intérieur des sacs. Ce sac sera aussi identifiable de l’extérieur grâce à un étiquetage et des post-it qui porteront les noms des défunts », a précisé l’armée espagnole dans ses instructions données aux pompes funèbres, pour éviter tout risque d’erreurs.

Aucune réclamation

L’ordre d’exhumation, publié lui en juillet dernier, avait été signé directement par Francisco Javier Varela Salas, chef d’état-major général de l’armée espagnole, aujourd’hui remplacé par Amador Enseñat. L’opération n’avait pas été entamée immédiatement, puisqu’un délai a été laissé pour que les familles de ces cinquante défunts puissent réclamer leurs dépouilles, au cas où elles souhaiteraient les emmener dans un autre endroit.

Si tel était le cas, l’armée espagnole les aurait exhumés et supporté les frais de leur transfert à l’endroit indiqué par leurs familles. Mais personne n’a réclamé ces corps.

 

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La décision d’exhumer ces tombes avait suscité une vive polémique, à son annonce en juillet dernier, rappelle la même source. Des militaires espagnols avaient alors fait le lien avec un évènement similaire, survenu quelques mois avant le retrait des Espagnols du Sahara en 1975. Près de 1.800 tombes chrétiennes d’Espagnols avaient à l’époque été transférés du Maroc vers les îles Canaries. « C’était le prélude à la cession de ces territoires au Maroc. Et dans le cas actuel des deux rochers, Rabat revendique aussi sa terre comme la sienne », lit-on dans l’article de Okdiario.

Aujourd’hui, les deux rochers ne sont habités que par des militaires espagnols, environ 25 à 30 soldats qui sont ravitaillés par hélicoptère depuis Melilla.

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