La crise au Sahara divise le gouvernement de coalition en Espagne

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Pedro Sanchez (PSOE) à la tête du gouvernement espagnol et avec lui, Podemos et son leader Pablo Iglesias./DR

À contre-courant de la position du gouvernement espagnol, le parti d’extrême gauche Unidos Podemos a exhorté le gouvernement dont il fait partie, à demander un référendum sur l’autodétermination au Sahara à l’ONU. Un faux pas du parti de Pablo Iglesias qui crispe le gouvernement de coalition.

Pablo Iglesias, secrétaire général du parti d’extrême gauche Podemos et aussi deuxième vice-président du gouvernement de Pedro Sanchez, n’aura mis que quelques heures pour commenter l’opération militaire menée par les FAR dans la zone de Guerguarate le vendredi 13 novembre.

Citant une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies (13 janvier 1995), Pablo Iglesias écrit son sur compte Twitter :  » (…) réitère son engagement à organiser, sans plus tarder, un référendum libre, juste et impartial pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental … ».

Une citation précédée par un communiqué du parti qui affichait son soutien aux séparatistes et appelait même au «retrait immédiat des forces militaires présentes au poste-frontière de Guerguerat».

Des prises de position à contre-courant de celles affichées par le ministère espagnol des affaires étrangères, qui appelait le Maroc et Polisario «à reprendre le processus de négociation et à avancer vers une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable», et qui s’est abstenu à tout commentaire sur l’offensive lancée par le Maroc pour mettre fin à la situation de blocage à Guerguerate.

 

Lire aussi: Sahara: l’Espagne appelle Maroc et Polisario à reprendre les négociations

 

Les sorties de Podemos ont ainsi été jugées «peu commodes», par des sources diplomatiques interrogées par le média espagnol La Razon. Toutefois les mêmes sources ont souligné «qu’il s’agit d’une prise de position beaucoup moins incendiaire que celles que Podemos avaient l’habitude de prendre dans tout ce qui concerne le conflit du Sahara».

Deuxième faux pas

En effet, le parti qui avait fait du soutien au Polisario un point crucial de son programme électoral (page 56), a même été critiqué par des associations pro-Polisario, lui reprochant «son silence». Mercredi 18 novembre, le parti revient ainsi à la charge en publiant un deuxième communiqué, exhortant le gouvernement à demander un référendum sur le Sahara à l’ONU.

«Le gouvernement espagnol doit travailler à l’ONU pour que la MINURSO se conforme à la résolution 690 du Conseil de sécurité du 29 avril 1991, qui prescrit l’organisation d’un référendum avec l’établissement d’un calendrier et d’un recensement équitable, ainsi que la fixation des garanties pour son accomplissement », écrit le parti ajoutant que «l’Espagne, en tant qu’ancienne puissance administrante du Sahara occidental, a une responsabilité historique et légale dans la décolonisation du territoire».

 

Lire aussi: Sahara : pour Zapatero «les solutions proposées par le Maroc doivent être explorées»

 

Plus récemment, ce jeudi 19 novembre, le chef du parti Podemos s’est attiré les foudres de la ministre espagnole de la défense Margarita Robles qui a déclaré que «tout membre du gouvernement peut avoir son opinion personnelle, mais le gouvernement est un organe collégial et doit être à la hauteur des décisions qui sont prises». Et d’ajouter, «cela doit rester très clair ! Tout autre membre du gouvernement qui aura une position différente à celle du gouvernement devra la garder à titre privé, la position du pays est fixée par le président et le ministère des Affaires étrangères».

Un deuxième faux pas du parti de Pablo Iglesias qui avait été recadrée plutôt cette année par le ministère des Affaires étrangères, après que son numéro 2, le secrétaire d’État aux Droits sociaux, Nacho Alvarez, ait organisé une rencontre avec la présumée ministre sahraouie des Questions sociales, Suilma Hay Enhamed. Pablo Iglesias s’était alors rétracté soulignant que «comme il ne peut en être autrement, la position de l’Espagne vis-à-vis du Sahara est déterminée par le ministère des Affaires étrangères».

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