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La cour d’appel confirme la condamnation de la journaliste Hanane Bakour
Publié leLa cour d’appel de Rabat a confirmé, ce jeudi matin, le jugement de première instance, condamnant la journaliste Hanane Bakour à un mois de prison avec sursis, assorti d’une amende de 5.000 dirhams ainsi qu’à un dédommagement symbolique de 1 dirham en faveur du Rassemblement national des indépendants (RNI).
Les procédures judiciaires ont débuté en septembre 2021, lorsque le parti du chef du gouvernement Aziz Akhannouch a déposé une plainte contre la directrice de publication du site d’information The Voice, Hanane Bakour, l’accusant de «diffusion de faits mensongers dans le but d’atteindre à la vie privée des personnes à travers l’utilisation de moyens informatiques».
Cette plainte faisait suite à une publication qu’elle avait partagée sur son compte Facebook, en lien avec l’élection de Mbarka Bouaida à la tête de la région Guelmim-Oued Noun, survenue en pleine période de deuil suite au décès du député Abdelouahed Belfkih.
Appel d’Amnesty International
Amnesty International a exigé une révision du procès de Bakour, soulignant qu’il est «inacceptable» de ne pas tolérer les voix critiques. L’organisation a exprimé son étonnement, qualifiant de «choquant et absurde» le fait qu’une journaliste soit poursuivie pour une simple publication sur les réseaux sociaux concernant un parti politique.
La directrice régionale d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Hiba Morayef, a affirmé que «le Maroc montre de plus en plus son intolérance envers la critique du système politique». Elle a ainsi appelé à «l’abandon immédiat des accusations fabriquées» à l’encontre de Bakour et à l’annulation de la procédure judiciaire engagée contre elle.
Régression des libertés
La directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, Amna Guellali, a, pour sa part, déclaré: «Il est choquant, disproportionné et absurde d’inculper une journaliste pour une publication sur Facebook critiquant le principal parti politique du Maroc. Hanane Bakour a le droit d’avoir ses propres opinions, même si certains politiciens désapprouvent celles-ci.»
Elle a ajouté: «Le Maroc se montre de plus en plus intolérant face aux critiques à l’égard du système politique. Les charges forgées de toutes pièces contre Hanane Bakour doivent être immédiatement levées et les poursuites abandonnées.»