Insolite. Rachid Zouini, ce Marocain considéré mort par l’administration française

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Rachid Zouini, considéré mort, administration française
Rachid Zouini tente de "se ressusciter" auprès de l'administration française. Crédits photo: PO-NP

C’est une histoire pour le moins rocambolesque. Rachid Zouini, assuré social nantais, s’est récemment vu déclaré mort par l’administration française. Une erreur qu’il essaye de rectifier à grand-peine.

L’histoire commence le 21 juin dernier alors que Rachid Zouini revient du CHU de Nantes après quatre jours d’hospitalisation pour pose d’une prothèse de l’épaule, rapporte le site Presse Océan. Dans sa boîte aux lettres, un courrier de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) sort du lot. A la lecture de son objet (« Annonce du décès de M. Rachid Zouini »), l’homme de 45 ans pense qu’il s’agit d’une erreur.

S’ensuivent une série d’appels de son entourage pour vérifier la funeste nouvelle. « On a appelé mon père pour apprendre mon décès, et pour avoir de l’argent pour me rapatrier au Maroc. Au début, j’ai pensé à une escroquerie », raconte Zouini.

Par la suite, Rachid Zouini se rend le 24 juin à la CPAM pour expliquer sa situation. L’employée de l’administration lui confirme que l’Insee l’a déclaré comme décédé, et qu’il est donc « officiellement mort pour l’administration française ». Le 8 juillet, il va à la mairie de Nantes pour obtenir un certificat de vie, qu’il transfère ensuite à la CPAM, poursuit Presse Océan.

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Reconnu invalide à 80% pour une maladie respiratoire grave, les conséquences de ce faux décès vont lui être fortement préjudiciables. Sa pharmacienne lui apprend que son compte de sécurité sociale et sa carte Vitale sont désactivés, il doit donc avancer les frais pour ses médicaments et soins quotidiens. Des frais qu’il ne sera très vite plus en mesure d’assumer, au point que son kinésithérapeute, qui le suivait depuis sa sortie du CHU, n’assurera plus ses séances hebdomadaires prescrites.

C’est en se connectant sur Facebook que Rachid Zouini a compris les raisons de cette méprise. « Je me suis rendu compte que quelqu’un du nom de Rachid Zouini était bien décédé mais il était domicilié à La Rochelle. » C’est la seconde fois que l’administration française confond les deux homonymes puisqu’en 2013, celle-ci lui avait déjà envoyé une feuille d’imposition mentionnant deux adresses: une à Nantes, et l’autre…à La Rochelle.

 

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Pour le moment, Rachid Zouini attend le dénouement de son recours de traitement à l’amiable avec la CPAM. Une attente macabre et angoissante. « Rien que de voir les feuilles qui attestent mon décès, ça me met mal. Depuis un mois, j’ai cette idée de mort dans la tête », confie-t-il.

Plus étonnant encore, Rachid n’est pas le seul de sa famille, accablé par l’administration française. Son frère, Youssef, avait été victime en 2007 d’une erreur judiciaire le contraignant à écouler quatre années de sa vie en prison. « L’administration nous a tués », soupire Zouini.

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