France: un Marocain soupçonné d’avoir projeté une «tuerie de masse» jugé en appel

Publié le
Procès,Ulysse,Marocain,Turie,Procès en appel,Hicham El Hanafi,H24Info.ma,info maroc,Actu Maroc,Actualité,Actualité Maroc
Palais de justice de Paris. (Photo AFP)

Le procès en appel de deux hommes, un Français et un Marocain, soupçonnés d’avoir projeté une « tuerie de masse » et interpellés après une opération de cyber-infiltration de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), baptisée « Ulysse », s’est ouvert lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris.

En première instance, le Marocain Hicham El Hanafi, 31 ans, avait été condamné à 30 ans de réclusion tandis que le Français Yassine Bousseria, 42 ans, s’était vu infliger une peine de 24 ans de réclusion. Ils étaient tous deux poursuivis pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’actes terroristes ».

Chose rare, les juges de première instance étaient allés au-delà des réquisitions des avocats généraux.

Un troisième homme jugé à leurs côtés en première instance, Hicham Makran, ami de Yassine Bousseria, avait été condamné à 22 ans de réclusion mais n’a pas fait appel. Originaire de Strasbourg, Yassine Bousseria avait été interpellé à Strasbourg en novembre 2016. Hicham El Hanafi avait été arrêté le lendemain à Marseille.

Leurs arrestations entraient dans le cadre d’un audacieuse opération de cyber-infiltration de la DGSI, baptisée « Ulysse ».

Alertée en mars 2016 par un informateur proche du groupe État islamique (EI), la DGSI apprend que l’organisation cherche à se procurer des kalachnikovs, pour commettre un attentat sur le sol français.

Lire aussi: Procès du 13-Novembre: nouvel interrogatoire de Salah Abdeslam, principal accusé

« Ulysse » – en fait deux « cyber-infiltrateurs » de la DGSI – parvient à tromper la méfiance des « émirs » de l’EI et entre en contact avec des donneurs d’ordres en zone irako-syrienne.

« Ulysse » fait croire à l’EI qu’il est en mesure de lui fournir des armes automatiques. Quatre AK-47, préalablement démilitarisés, sont cachés en forêt de Montmorency (Val d’Oise) et les coordonnées GPS de la cache transmises aux donneurs d’ordres en Syrie.

En transmettant ces coordonnées à des « opérationnels » en France, l’EI les jetait en fait dans le piège dressé par la DGSI. Même s’ils n’ont jamais trouvé les armes cachées par la DGSI, MM. Bousseria et El Hanafi, qui ne se connaissaient pas et n’agissaient pas de concert, ont été retrouvés avec les coordonnées GPS de la cache.

Selon l’accusation, leur intention était de préparer « un attentat terroriste de masse » à Paris.

En première instance, la défense avait dénoncé une possibilité de « provocation à l’infraction », théoriquement interdite par le droit français, et estimé que l’accusation cherchait à faire entrer les accusés dans un costume trop grand pour leurs épaules. Le procès est prévu jusqu’au 22 avril.

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

France: un Marocain soupçonné d’avoir projeté une «tuerie de masse» jugé en appel

S'ABONNER
Partager
S'abonner