La Fédération marocaine de surf sous le feu des critiques

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Mohamed Kadmiri, président de la Fédération royale marocaine de surf et de bodyboard. Crédit: DR.

Au Maroc, plusieurs associations de surf critiquent la gestion de ce sport par la Fédération royale marocaine de surf et de bodyboard (FRMSB), et réclament un audit d’une Fédé accusée d' »opacité » et de « mauvaise gouvernance ».

Environ 80% des associations de surf ne sont pas affiliées à la Fédération Royale Marocaine du Surf et du Bodyboard (FRMSB). A en croire ces associations, la Fédé leur « interdit l’accès aux assemblée générales » tandis que' »une minorité d’associations » profite des « quelques actions » de ce département créé il y a 13 ans, et jugé « non-démocratique » par les surfeurs contestataires.

Hicham Limati, président de l’association Croco Surf Club et porte-parole des associations du Sud, donne plus de précisions sur les doléances des associations qui s’estiment exclues par la Fédé. « Toute communication entre les acteurs du surf et la fédération est rompue, la fédération ne dispose d’aucun local connu ni d’un téléphone fixe et les mails envoyés via le site internet restent en général sans réponses« , déplore l’acteur associatif.

Une petite visite sur le site de la Fédération permet d’y découvrir l’absence d’un numéro de téléphone, d’un fax ou d’un mail permettant de joindre l’organisme. La page Facebook de la Fédé ne contient, elle non plus, aucun onglet renvoyant vers la messagerie. Le service des renseignements téléphoniques, le 160, ne dispose pas du numéro de téléphone de la fédération.

Ces associations, qui regroupent une centaine d’athlètes et qui se disent privées d’affiliation à la fédération, ne pourront jamais participer à aucun championnat puisque selon l’article 12 des statuts du département, la participation à toute compétition est conditionnée à l’affiliation à la fédération.

Selon un communiqué de ces associations, le calendrier des compétitions et les championnats nationaux sont organisés « en dépit du bon sens ». Hicham Limati nous confie à titre d’exemple que le dernier championnat du Maroc joué à temps date de 2013. « La finale du championnat de 2016 n’a été joué qu’en 2017 » avance-t-il.

La Fédération souffre-t-elle pour autant d’un manque de moyen? Pas vraiment, le budget annuel de la fédération est passé de 50.000 dirhams l’année de sa création à environ 3.5 millions de dirhams actuellement. « Beaucoup d’argent comparé au nombre et à la qualité des activités organisées par la fédération« , juge Hicham Limati.

Ces associations contestataires critiquent une « gestion opaque » de la Fédé et réclament en priorité un audit de ses comptes. Les associations affirment avoir déjà contacté le ministère de la Jeunesse et des Sports quatre fois sans qu’elles ne puissent avoir un retour, la première lettre date du 13 novembre 2012 sous l’ère du ministre Mohamed Ouzzine, la deuxième le 25 décembre de la même année au même responsable, la troisième au ministre Lahcen Sekkrou en 2016, et la dernière remonte au 27 septembre adressée à l’actuel ministre Rachid Talbi Alami. Ce dernier, contacté par H24info, n’a pas donné suite à nos appels.

 

A noter que le surf fait son entrée officielle aux Jeux olympiques dès l’édition 2020, qui aura lieu à Tokyo. « Lenjeu est immense pour les acteurs du surf et pour notre pays (…) tous les grands champions de ce sport sont issus en grande majorité de milieux défavorisés, le sport est un levier de développement socio-économique formidable« , ajoute le collectif d’associations qui aimerait bien voire l’un des leurs représenter le royaume aux JO nippons.

 

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