Le fabuleux destin d'un vendeur de rue marocain devenu ingénieur en Italie

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Le jeune Abdelmoula Khadiri ne croyait pas, même dans ses rêves les plus fous, qu’il pouvait un jour percer dans l’ingénierie après des années de dur labeur comme vendeur de rue dans la fameuse place Porta Palazzo à Turin.
Armé d’une bonne dose d’ambition, de passion et de détermination, ce trentenaire a dû s’activer sur le marché du commerce ambulant pour financer ses études à l’université, avec à la clé un master spécialisé de l’École polytechnique.
Abdelmoula est aujourd’hui l’exemple de l’immigré qui, en dépit des circonstances peu favorables, a su s’intégrer dans une société européenne où la communauté marocaine est présente en force. Diplôme d’ingénieur en poche, il n’a pas tardé à susciter l’admiration de la presse italienne, dont La Stampa qui lui a consacré un reportage le jour de la remise des diplômes en mars. Il est décrit par les médias comme une icône des centaines de milieux d’immigrés ainsi qu’un modèle du jeune autodidacte.
« Je n’imaginais pas pouvoir un jour réaliser mon rêve : pouvoir non seulement regarder des constructions mais y contribuer », confie-t-il dans une déclaration à la presse. Entouré de sa famille, de ses amis et de ses encadrants, le nouvel ingénieur a enfin eu le droit à une couronne sur la tête. « Ma mère est venue spécialement du Maroc juste pour me féliciter », a-t-il lancé, tout en exprimant le regret que son père, décédé en 2013, n’ait pas pu assister à sa réussite.
L’autre grand tirage italien La Repubblica s’est à son tour fait l’écho de l’exploit de Abdelmoula, « ce brillant marchand de bric-à-brac en tout genre à Porta Palazzo qui a réussi des études spécialisées en ingénierie grâce à ses petites économies ».
Dans une déclaration à la MAP, Khadiri se remémore ses débuts en Italie et les difficultés rencontrées pour subvenir à ses besoins lorsqu’il était collégien à Turin. « Je vendais à la sauvette un peu de tout : des chapeaux, des cache-cols, des briquets », a-t-il dit, expliquant qu’il ne voulait surtout pas être un fardeau pour sa famille et en même temps poursuivre ses études à tout prix.
Il regrette dans ce contexte que certains médias italiens aient une fixation sur le phénomène de la migration sous un angle peu reluisant, alors qu’ils ne s’intéressent guère aux success-stories qui ont un apport bénéfique dans la société d’accueil. En tout cas, ce jeune marocain a pu aller jusqu’au bout de son rêve en décrochant haut la main un diplôme très apprécié des recruteurs à l’université de Turin, l’une des plus prestigieuses en Occident classée parmi les trente premières dans le classement de Shangaï en matière d’informatique et de technologie.
Abdelmoula assure qu’il est loin de faire l’exception dans la péninsule puisque, selon lui, nombreux sont les jeunes marocains qui percent dans les disciplines les plus pointues grâce à un effort personnel pour relever le double pari des études et de l’intégration socio-professionnelle.
« La nouvelle génération des Marocains à l’étranger se tournent davantage vers l’affirmation de soi avant toute autre chose avec l’ambition de construire un avenir meilleur », a-t-il fait observer. Après une expérience dans une société en Suisse pour ses recherches de master, Abdelmoula Khadiri voit s’ouvrir de nouveaux horizons.
Il a en effet eu l’opportunité de passer huit mois chez la multinationale suisse Cemex, leader mondial du béton, avant de présenter sa thèse sur « les effets des nanomatériaux de carbone ajoutés aux composites de ciment ». Et bien qu’il s’attache énormément à la ville où il a concrétisé son rêve le plus cher, il dit pouvoir faire carrière soit en Suisse, en Italie ou son pays natal, le Maroc.

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