Quel avenir pour les étudiants marocains rapatriés d’Ukraine?

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Université de médecine de Bogomolets, Kiev./Crédits : DR

Le Maroc serait prêt à «réinsérer» les milliers d’étudiants marocains ayant fui la guerre en Ukraine. Entre les refus de rentrer au Maroc, la barrière de la langue et la possible surcharge des établissements scolaires, l’opération paraît compliquée…

La vie de milliers d’étudiants marocains installés en Ukraine a été chamboulée ces dernières semaines. La plupart ont fui le pays, laissant tout derrière eux. Leurs projets d’études sont aujourd’hui grandement compromis.

Sur les différents forums et groupes sur les réseaux sociaux, les étudiants tentent de trouver des solutions, parfois même périlleuse. Plusieurs ont décidé de se rendre dans les pays limitrophes dans l’espoir d’être acceptés dans leurs universités. Aymane, Marocain installé en Ukraine depuis 14 ans et ayant aidé plusieurs compatriotes à s’installer à leur tour, nous explique que «de nombreux étudiants cherchent en ce moment à se rendre dans d’autres pays». «Les facultés en Roumanie, en Turquie et en Pologne ont déjà annoncé qu’elles permettraient aux étudiants fuyant l’Ukraine de rejoindre leurs bancs, et nous sommes actuellement en train de voir avec d’autres pays», affirme-t-il à H24Info.

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Selon notre interlocuteur, «aller dans d’autres pays en Europe sera la meilleure solution». «Les facultés marocaines ne pourront pas accueillir tous ces étudiants. C’est même impossible», estime Aymane. «Si les facultés marocaines étaient réellement capables d’accueillir tous les Marocains, alors plusieurs ne seraient jamais allés en Ukraine, ou dans d’autres pays», poursuit-il.

Barrière de la langue

Maemoune, étudiant en deuxième année d’architecture à l’université de Kharkov est rentré au Maroc avant l’enclenchement de « l’opération militaire» russe en Ukraine. Des vacances de deux semaines ont été annoncées par son université, mais depuis plus aucune communication officielle n’a été faite.

«Honnêtement j’ai pensé aussi à me rendre en Hongrie, mais pour le moment j’attends encore de voir ce que fera mon université», nous confie notre interlocuteur. Maemoune n’est pas contre l’idée de poursuivre ses études au Maroc, bien qu’il sait que ça sera un challenge. «Le système éducatif ukrainien est très différent au marocain (…) et il y a aussi la barrière de la langue, ici (au Maroc) presque tous les cours sont dispensés en français», souligne-t-il.

«Tant que le ministère marocain n’a pas annoncé des programmes officiels, je poursuis mes recherches pour me rendre dans un autre pays», nous confie Maemoune, craignant aussi que des concours d’accès leur soient imposés.

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Pourtant le Maroc s’active pour trouver des solutions à ces étudiants. Une plateforme pour le recensement de ceux ayant regagné le pays a été lancée par le ministère de l’enseignement supérieur. Une source au sein du ministère nous confirme que plus de 4.600 étudiants se sont déjà inscrits. «La plupart d’entre eux poursuivaient des études en médecine, en médecine dentaire, en pharmacie, en ingénierie, en architecture, et aussi en études vétérinaire», affirme notre source.

«Pour l’heure, nous sommes toujours dans la phase d’analyse et de traitement des données. La prochaine étape sera de nous réunir avec les différents établissements d’enseignement supérieur pour voir la faisabilité de la chose», poursuit notre source.

«Nous avons également eu écho des plans de certains étudiants qui veulent se rendre dans d’autres pays en Europe (…) nous ne pouvons évidemment pas les empêcher, ni les obliger à revenir au Maroc. Mais c’est justement pour cela que nous avons créé cette plateforme, pour savoir combien veulent poursuivre leurs études au Maroc», nous confie notre interlocuteur. «La première étape est de savoir combien d’étudiants aurons-nous à gérer puis viendra la phase du « comment allons-nous le faire », qui nécessitera un certain temps», explique la même source. «Le ministère s’est engagé dès le premier jour à trouver des solutions, peu importe ce que cela nous coutera. Un premier pas a été fait pour aller vers ces étudiants, maintenant c’est à eux de faire un pas vers nous.

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