Espagne: le gouvernement veut classer l’affaire Brahim Ghali

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L’exécutif espagnol tente, une fois encore, de classer l’enquête sur l’entrée illégale de Brahim Ghali en Espagne, en optant cette fois pour la stratégie du «secret défense». Un non-lieu pourrait être prononcé.

Le gouvernement espagnol a adressé un courrier au juge Rafael Lasala, du tribunal d’Instruction numéro 7 de Saragosse, chargé de l’affaire Brahim Ghali, entrée en Espagne le 18 avril sous une fausse identité. Le document signé par le Bureau de l’avocat général de l’État, appelé également Direction du service juridique de l’État, invoque le «secret-défense».

Le document révélé par le quotidien La Razon, rappelle au magistrat la «loi sur les secrets officiels de l’État», adoptée en 2010, sous le deuxième mandat de José Luís Rodriguez Zapatero. Cette loi s’applique à tous les «actes, documents, informations, données et autres informations» relatifs au dossier Brahim Ghali, indique le texte. Concrètement, qu’est ce que cela signifie ? Tout simplement que tous les documents liés à la «planification, la préparation ou encore l’exécution» de l’entrée du chef polisarien, s’inscrivent dans le cadre d’«actions diplomatiques» et donc classés secret-défense.

Le gouvernement de Pedro Sanchez explique que «certains dossiers ne peuvent être divulgués», car ils affecteraient «la politique étrangère de l’Espagne» et pourraient compromettre «les intérêts fondamentaux de la nation». Divulguer de telles informations pourrait entraîner «des risques ou des atteintes à la sécurité de l’État», justifie le document.

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De plus, le Conseil des ministres ayant adopté cette loi le 15 octobre 2010, évoque «expressément toute information relative au survol, séjour et escales de navires et aéronefs», note le document. Cette loi protège toutes les affaires se rapportant à «la protection des droits de l’homme , en particulier les cas humanitaires particulièrement sensibles», argue encore le gouvernement de Sanchez.

Des arguments qui rappellent ceux tenus par l’ex-ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, mise en examen justement dans le cadre de cette affaire pour «prévarication», «dissimulation» et «falsification de documents». Devant le juge Rafael Lasala, la responsable s’était cachée derrière les raisons «humanitaires» l’ayant poussé à accueillir Brahim Ghal, sur demande d’Alger.

Lors de son audition, la défense, assurée par le Bureau de l’Avocat général de l’État, avait déjà demandé de classer l’affaire. Mais le juge Lasala s’y était opposé. En évoquant le secret défense, le gouvernement espagnol va-t-il enterrer ce scandale ?

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