Espagne: la justice rouvre le dossier de la mort d’un jeune Marocain dans un centre pour mineurs

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Ilias Tahiri est décédé à la suite de l’utilisation d’une technique de contention très controversée dans un centre de détention pour mineurs en Espagne. DR

Un tribunal d’Almeria (sud de l’Espagne) a rouvert le dossier de la mort en 2019 d’un jeune Marocain dans un centre pour mineurs à la suite de l’utilisation d’une technique de contention très controversée, a-t-on appris vendredi auprès de ce tribunal.

« L’instruction ne peut être considérée comme achevée (…), le non-lieu dans cette affaire a donc été précipité », a indiqué le tribunal dans un document en date du 22 octobre auquel l’AFP a eu accès vendredi.

« Nous observons a priori (…) des indices rationnels d’homicide involontaire », poursuit le tribunal, qui a été saisi par la famille du jeune homme et le parquet.

En janvier, une juge d’instruction avait conclu que le décès le 1er juillet 2019 d’Ilias Tahiri, 18 ans, dans le centre de Tierras de Oria en Andalousie (sud) était « accidentel ».

Mais la publication début juin par le quotidien El Pais d’images de vidéosurveillance, en pleine contestation mondiale contre les violences policières après la mort de George Floyd aux Etats-Unis, avait entraîné des appels à rouvrir le dossier et à interdire la méthode utilisée pour l’attacher.

 

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Ces images ne montraient aucune résistance violente du garçon pouvant justifier la « contention mécanique » utilisée à son encontre.

On pouvait y voir des employés du centre placer rudement le jeune homme sur un lit, à plat ventre avant de l’immobiliser à six et un garde s’agenouiller sur le bas du dos du garçon pour serrer une sangle autour de sa taille avant de se rendre compte qu’il ne respirait plus.

Le document du tribunal rappelle que le Conseil de l’Europe avait demandé en 2016 l’interdiction de cette méthode qualifiée de « préoccupante » après avoir visité le centre de mineurs de Tierras de Oria.

Soutien de la famille d’Ilias Tahiri, Francisco Fernández Caparrós de l’Association de défense des droits de l’homme d’Andalousie (APDHA) s’est « félicité de cette nouvelle ».

 

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La réouverture de ce dossier « souligne ce que nous dénonçons depuis longtemps, l’usage de la contention mécanique dans les centre de mineurs », a-t-il déclaré à l’AFP, en rappelant que deux autres mineurs étaient morts après l’utilisation de cette méthode en Espagne, un à Madrid en 2011 et un autre à Melilla en 2018.

Ginso, l’entreprise privée gérant le centre de mineurs de Tierras de Oria, avait affirmé dans un communiqué au mois de juin que l’utilisation de cette méthode était « exceptionnelle » et était pratiquée avec « le moins de force possible ».

Vendredi, elle n’était pas joignable dans l’immédiat pour commenter la réouverture du dossier par la justice.

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