Enseignement: comment rattraper les jours de grève
Publié leMardi dernier s’est tenu une réunion des cinq syndicats du secteur de l’éducation (CDT, UGTM, FNE, UMT et FDT) avec le ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saaïd Amzazi afin de trouver un arrangement avec les enseignants ex-contractuels grévistes. En attendant, le sceptre d’une année blanche plane sur les élèves qui ont perdu en moyenne 45 jours de cours.
Ce nouveau cycle de négociations s’est déroulé sans la présence de la Coordination nationale des enseignants, apprend-on ce matin dans les colonnes du journal Aujourd’hui le Maroc. Une deuxième réunion est prévu ce jeudi 11 avril, alors que les ex-contractuels avaient décidé de prolonger la grève jusqu’au 14 avril.
« Il n’est nullement question de parler d’une année blanche. Ce scénario est à écarter. », s’est montré rassurant le ministère, d’après une source proche consulté par le quotidien. « Les données dont nous disposons nous confirment qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Le calendrier des examens reste inchangé. », a précisé la source, rappelant que « le taux d’absentéisme au niveau national variait entre 50 et 60% les premières semaines de grève et qu’il a commencé à baisser à partir de la troisième semaine d’absence collective des enseignants ».
Mais la majorité des enseignants ex-contractuels ont été affectés dans le rural. Ainsi, les plus impactés par ces absences collectives sont les écoles satellites dans le rural et les écoles primaires, explique la source au quotidien.
De son côté, Mohamed Ouaj, directeur de l’académie de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, rappelle que « le chantier éducatif est érigé en deuxième priorité stratégique nationale après l’intégrité territoriale ». « Dans cette perspective, parler d’année blanche semble être obsolète et vide de son sens, du fait que le droit de se trouver en classe, pour chaque fille et chaque garçon, doit être garanti par l’Etat, et avec la participation des forces vives de la société marocaine », ajoute-t-il.
Le directeur de l’académie régionale de l’éducation et de formation (AREF) de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma a affirmé que depuis le début de la grève des enseignants il y a quatre semaines, « les AREF ont assuré la continuité du service public éducatif par le biais de toutes les mesures appropriées garantissant et favorisant un seul intérêt suprême: celui des élèves, avec l’étroite collaboration de l’ensemble des partenaires (…). In fine, la mobilisation de tous les acteurs autour de ce dossier s’est nettement manifestée lors des cours de soutien, de rattrapage et de consolidation organisés au profit des élèves ».
Pour pallier l’absence collective des enseignants, le directeur de l’AREF nordique a mis en place un processus de sécurisation de l’enveloppe horaire des apprentissages en réajustant des emplois du temps et la gestion des ressources humaines. Par exemples, les tableaux de service ont été réadaptés pour les professeurs ayant un emploi du temps allégé, les classes ont été regroupées pour certaines matières, et les ressources humaines ont été redéployées aux niveaux communal et provincial.
A l’échelle nationale, des cours de soutien ont également été mis en place pour compenser les heures de cours perdues et permettre aux élèves de passer leurs examens dans des meilleures conditions possibles, mentionne ALM. Toutefois, les écoliers ne passant pas d’examens certificatifs cette année ne bénéficient pas de ces cours de soutien.
Le ministre de l’Education Saaïd Amzazi travaille actuellement sur une formule leur permettant d’intégrer le circuit des séances de rattrapage, aménagées le soir après 17h ou lors des mercredis après-midi libres selon les disponibilités des enseignants. Ces rattrapages sont prévues dès la rentrée le 15 avril.