Education nationale: les élèves « pris en otage » par les grèves répétées des enseignants contractuels

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Une note portant sur les messages publicitaires émanant des écoles privées, a été publiée par la tutelle.

« Les élèves sont des dommages collatéraux dans cette bataille entre le ministère et les enseignants », s’indigne Noureddine Al Akkouri. Le président de la Fédération nationale des associations de parents et tuteurs d’élèves demande au ministère de l’Education nationale d’intervenir après 47 jours de grève des enseignants contractuels. 

« Depuis le mois d’octobre, les enseignants contractuels grévistes ont manqué 47 jours de cours. Comment le ministère pourra indemniser les élèves et rattraper le retard dans le programme? », s’interroge Noureddine Al Akkouri, président de la Fédération nationale des associations de parents et tuteurs d’élèves, selon qui « les grèves s’éternisent et n’ont plus aucun sens ».

Depuis 2016, et toujours depuis la nomination du nouveau gouvernement en octobre dernier, les enseignants contractuels revendiquent leur intégration à la fonction publique, mais en vain. Ils cumulent alors des dizaines de jours de grèves durant cette année scolaire 2021-2022. Une situation qui a provoqué « un retard énorme » pour cette promotion qui s’achève bientôt, dans presque deux mois sans compter les congés scolaires.

Les élèves, « dommages collatéraux dans la bataille enseignants-ministère »

« Les élèves ont grandement été affectés par la pandémie du covid-19 et maintenant avec ces grèves, c’est toute une génération d’élèves qui est affectée. Ils sont des dommages collatéraux dans cette bataille entre le ministère et les enseignants », renchérit le représentant des parents d’élèves, qui précise que la grève a concerné tous les niveaux scolaires de l’école publique, en particulier dans le monde rural.

Ainsi, la Fédération nationale des associations de parents d’élèves appelle le ministère de l’Education nationale à « résoudre ce problème » et « élaborer une stratégie pour récupérer les heures perdues afin de finir le programme scolaire ». Une équation très complexe, estime notre interlocuteur, au regard « du nombre de jours et d’éléments du programme perdus ». Noureddine Al Akkouri propose ainsi au ministère de prévoir un planning de soutien et de récupération du programme avec des heures supplémentaires payantes.

Le ministère se dit « sensibilisé » et appelle les grévistes au dialogue

De son côté, une source autorisée au sein du ministère de l’Education nationale se dit « sensibilisée » et volontaire pour « trouver des solutions ». « On a conscience que les enfants, qui sont notre cœur de métier, pâtissent de cette situation et que c’est du temps perdu qui ne sera jamais récupéré ». Ainsi, le ministère se dit ouvert à des mesures de rattrapage, tout en se demandant « qui assurera ces cours si les enseignants sont toujours en grève ».

« On invite les syndicats à dialoguer, le ministère leur a toujours tendu la main, mais la Coordination nationale des enseignants contractuels (CNEC) impose un dialogue avec le prérequis d’obtenir la titularisation, ce qui doit être le résultat des négociations. On ne peut pas dialoguer avec des préconditions », poursuit notre source qui invite les syndicats à « adopter d’autres moyens de protestations sans porter atteinte au système scolaire et à l’enseignement ».

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« Le ministère est ouvert à tout dialogue mais les enseignants cadres ne peuvent pas s’accrocher à la titularisation et prendre en otage tout un système. Il faut d abord qu’ils reviennent en classe et acceptent le dialogue. Ils représentent le tiers des effectifs au Maroc donc ils sont important dans la réforme de l’enseignement mais ce n’est pas de cette façon que les choses se passent », réitère la source au sein du ministère qui ajoute qu’ils « sont invités à coproduire le statut unifié des enseignants mais refusent ».

A ce propos, notre interlocuteur rappelle que les discussions sur le nouveau statut unifié des enseignants démarrent demain, mercredi 16 mars, entre le ministère de l’Education nationale et les cinq syndicats les plus représentatifs du secteur.  » Il s’agit d’une première session qui sera suivie d’autres, à raison d’une réunion par semaine. L’objectif est d’arriver à un accord avant fin juillet pour établir un statut unifié autour des métiers de l’éducation et de la formation.

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