École: 2022, une année qui s’achève sur un flou clair-obscur

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Des élèves de l'école “Com Ait Haj Taher”, situé à Had Draâ (près d'Essaouira), en plein cours. DR

Officiellement, cette année scolaire a démarré tard en octobre et devra s’achever exceptionnellement en juillet. Une fin de saison scolaire qui s’apparente à un véritable casse-tête avec des examens prévus entre fin juin et la première semaine de juillet. Premières victimes de ce chamboulement: les parents des élèves du privé sommés de payer l’intégralité des frais de scolarité, soit dix mensualités. 

“Cette année, tout le monde sait quand l’école a commencé, mais personne ne sait quand elle va se terminer », fulmine un parent d’élèves, exaspéré par la confusion qui entoure cette fin d’année scolaire. Sa fille, Rihab, se présentera au BAC fin juin alors que son fils Kamal, en sixième année élémentaire, lui, passera l’examen régional la première semaine de juillet.

Pourtant, officiellement, la saison 2021-2022 ne s’achèvera qu’en juillet. Ainsi en avait décidé le ministère de l’Éducation nationale après le report de la rentrée qui n’a eu lieu qu’en octobre 2021. L’homme, tout comme tous les parents d’élèves inscrits au privé, a dû payer, rubis sur ongle, dix mensualités pour ses deux enfants.

“Si les examens du baccalauréat se tiennent fin juin et ceux de la dernière année du primaire début juillet. Je ne vois pas pourquoi nous devons envoyer nos enfants à l’école après. Et je trouve injuste qu’on nous fasse payer ce mois. On paie pour un service ou pour un bien. Quelle est la contrepartie de la dixième mensualité”, s’insurge-t-il.

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Un sentiment partagé par l’ensemble des membres de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves du Maroc (FNAPEM). Son président, Ali Fannach, déplore l’intransigeance des écoles privées envers les parents. “Ils devraient se montrer plus compréhensifs. Tout le monde a été touché par la crise. Ils auraient pu renoncer à la mensualité de ce mois de juillet”, regrette-t-il.

Le regroupement des écoles privées trouve, lui, le procédé correct. L’Alliance de l’enseignement privé au Maroc nous fait savoir qu’il n’y a pas de mal à respecter la période scolaire fixée à dix mois. Et donc, il serait normal que les parents paient dix mensualités, comme d’habitude. Autrement dit, circulez, il n’y a rien à voir!

Frais de scolarité

Si certaines écoles privées assurent que les cours se poursuivront jusqu’en juillet, d’autres fermeront boutique dès fin juin. Dans l’un comme dans l’autre cas, les parents sont sommés de payer l’intégralité des dix mensualités. C’est le cas des écoles homologuées par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE).

Comment? Un responsable d’une école AEFE, sise à Casablanca, nous livre cette explication: “Même si l’année a été raccourcie d’un mois, on a gardé le même nombre de semaines, c’est-à-dire 36 semaines”. En d’autres termes, il n’y a pas eu de changement au niveau des frais de scolarité, même si les élèves n’ont eu droit qu’à neuf mois de cours. Les parents qui avaient payé le mois de septembre, n’ont pas été remboursés. Et ceux qui ne s’étaient pas encore acquittés de la première mensualité, on été obligés de passer à la caisse en octobre.

Du côté du ministère, c’est le statu quo. Il n’y a pas de nouveau, nous dit-on. “Il n’y a pas de nouveau dispositif. Il n’y a rien à changer. La circulaire publiée en début d’année reste toujours en vigueur”, nous explique une source au département chargé de l’Éducation nationale.

Chamboulement lié au Covid

Si la confusion et l’incompréhension règnent pour le privé, c’est la sérénité du côté de l’école publique. La signature des PV de sortie du corps enseignant se fera le 16 juillet. “On a démarré tard. En plus, il ne s’agit que d’une formalité. Tous les cours se termineront en juin”, affirme un prof de français dans un lycée public.

“On a hâte de tourner la page d’une année scolaire parsemée d’embûches », renchérit notre interlocuteur. En effet, en plus du début tardif, les enseignants ont dû jongler avec les fermetures des classes en raison de la propagation du variant Covid Omicron qui, rappelons-le, a semé la panique à travers le monde.

Des milliers de cas positifs au coronavirus ont été détectés provoquant la fermeture d’une centaine d’établissements à travers le pays. “Cette année, on ne se demande pas ce qu’on n’a pas pu enseigner, mais seulement ce qu’on a eu le temps de traiter”, résume l’enseignant.

Les dessous d’une affaire de sous

Le report de la rentrée, décidé du jour au lendemain par l’ancien ministre Saaïd Amzazi, a pris tout le monde de court. Le ministère avait aussitôt rassuré les parents. Personne ne sera obligé de payer le mois de septembre. Puis, il y a eu une réunion entre le ministère et les représentants des écoles privées. Les représentants de l’enseignement privé se disaient inquiets de ne pas pouvoir finir le programme à temps. C’est en tout cas, ce qu’ils avaient affirmé. Or, se souvient une source du département de tutelle, toutes les personnes présentes lors de cette rencontre ont compris que les écoles craignaient surtout de rembourser les parents ayant déjà payé le mois de septembre. Car la majorité d’entre eux règle le premier trimestre avant le début de l’année. “Afin de désamorcer la situation, le ministère a décidé de prolonger l’année jusqu’en juillet. Du coup, personne ne remboursera personne”, nous confie ce responsable.

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