Des dizaines de milliers de manifestants à Paris pour faire la "fête à Macron"

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Des dizaines de milliers de personnes ont défilé sous un soleil éclatant et dans une ambiance bon enfant samedi à Paris pour faire « la fête à Macron » et dénoncer les différentes réformes engagées par le président français.
Le mouvement politique La France insoumise (gauche radicale), dont le député François Ruffin a initié cette marche, a revendiqué la présence de 160.000 manifestants « pour dire Stop Macron ». La préfecture de police en a compté quatre fois moins, tout comme le cabinet Occurrence pour un collectif des médias qui a comptabilisé 38.900 participants.
A la différence de la manifestation du 1er mai, qui avait donné lieu à des scènes de violence spectaculaire, cette marche s’est déroulée sans heurts. Huit personnes ont été interpellées, a indiqué la préfecture de police en fin de journée.
« Ce n’est pas cet afflux immense que l’on annonçait », a estimé le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb à la préfecture de police, en condamnant fermement « l’attaque » d’un camion-régie de la radio FranceInfo à l’arrivée du cortège à Bastille. « Quand certains s’attaquent à la presse, il n’y a plus de limites », a-t-il ajouté.
Un fumigène a été lancé à l’intérieur du véhicule dont une vitre avait été brisée, selon un journaliste de l’AFP sur place. Personne ne se trouvait à l’intérieur du camion mais un policier a été légèrement blessé par un jet de projectile lors de l’extraction du véhicule.
En dépit de ces incidents limités, l’ambiance restait festive en attendant le concert prévu dans la soirée.
Le gouvernement avait fait part ces derniers jours de sa crainte de débordements, après les violences spectaculaires causées par environ 1.200 black blocs lors du traditionnel défilé du 1er mai. Pas moins de 2.000 policiers et gendarmes ont été déployés.
Macron en Dracula, Macron en Jupiter ou Macron en banquier-roi la corde au cou: le chef de l’Etat a été mis à toutes les sauces lors de cette manifestation « pot-au-feu », laissant champ libre à de multiples revendications.
Depuis son élection il y a un an, le chef de l’Etat s’est engagé à « transformer » la France au pas de charge. Il a pris l’opposition et les syndicats de vitesse pour réformer le code du travail l’automne dernier. Mais depuis le printemps, il est confronté à une série de contestations contre notamment la réforme ferroviaire ou une loi d’accès à l’université.
La gauche radicale et certains syndicats espèrent aujourd’hui faire « converger » ces « luttes » pour faire reculer le président qu’ils accusent de « dérive libérale » et de « casse sociale ».
« Vive les salariés d’Air France, vive les cheminots, vive les employés de l’hôpital public, vive les avocats, gloire aux fonctionnaires », a lancé à la foule le dirigeant de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, en référence aux différents corps ayant fait grève ces dernières semaines en France.
« Nous sommes un rassemblement qui condamne la violence et d’abord la violence verbale des tout puissants. Ceux qui ont dit qu’il y avait dans les gares des gens qui n’étaient rien, ceux qui ont traité le peuple travailleur de fainéants, d’illettrés et d’alcooliques », a pourfendu le député de Marseille, dans un florilège de citations d’Emmanuel Macron.
Considéré comme l’opposant N.1 à M. Macron, le leader des Insoumis s’exprimait depuis l’étage d’un bus à l’impériale sur lequel était écrit: « quand tout sera privé, on sera privé de tout ».
Dans le cortège, les manifestants portaient des revendications diverses, contre les réformes sociales et économiques du gouvernement, mais aussi la lutte contre le changement climatique ou pour l’accueil des migrants.
Quatre chars étaient au coeur du défilé: le char Jupiter, le char Dracula, le char Napoléon, avec sur chacun d’entre eux une personne grimée en Macron, accusé d’être le « président des riches », et enfin un char « résistance ».
Des rassemblements ont également eu lieu dans plusieurs villes de France, avec des slogans aussi potaches que revendicatifs, rassemblant chacun plusieurs centaines de personnes. A Bordeaux, le second degré dominait: « Tous en Suisse, tous en Suisse, tous ! », pouvait-on lire sur une pancarte.
Selon les organisateurs, cette initiative est une « première étape ». Déjà, plusieurs associations, syndicats, partis envisagent une nouvelle journée de protestation le 26 mai. Ce jour-là, « par millions, déferlez ! Soyez la marée humaine qui change l’Histoire », a imploré samedi M. Mélenchon.

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