Critiques des députés européens: les deux chambres du Parlement vont se réunir pour réagir 

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Le Parlement va se réunir pour réagir aux critiques des députés européens
Parlement européen / Archives

Les deux chambres du parlement vont se réunir en séance plénière lundi pour examiner les critiques des députés européens qui se sont inquiétés de la détérioration de la liberté de la presse au Maroc.

« Les deux chambres du Parlement organisent lundi une plénière conjointe consacrée à la discussion des dernières positions du Parlement européen vis-à-vis du Maroc », selon un communiqué conjoint de leurs présidents publié samedi.

Les députés européens ont vivement critiqué jeudi la détérioration de la liberté de la presse au Maroc, se disant par ailleurs « préoccupés » par les allégations de corruption pesant sur Rabat dans le cadre d’une enquête menée par la justice belge et visant aussi le Qatar.

Dans un texte non contraignant très largement adopté à Strasbourg (356 voix pour, 32 contre et 42 abstentions), le Parlement européen demande « instamment » aux autorités marocaines de « respecter la liberté d’expression et la liberté des médias » et de « garantir aux journalistes incarcérés (…) un procès équitable ».

Lire aussi: Liberté de la presse: le Parlement européen critique durement le Maroc

Les eurodéputés insistent en particulier sur le cas d’Omar Radi. Ce journaliste indépendant a été arrêté en 2020 et condamné en appel en mars à six ans de prison ferme pour « viol » et « espionnage », accusations qu’il a toujours niées.

« De nombreux droits de la défense n’ont pas été respectés, ce qui entache d’iniquité et de partialité l’ensemble du procès », considèrent les eurodéputés, qui demande sa remise en liberté provisoire, de même que celle de Taoufik Bouachrine, autre journaliste emprisonné.

Le texte des eurodéputés a été mal accueilli à Rabat.

Les médias ont fustigé « l’acharnement de parties hostiles au royaume » tandis que le ministère des Affaires étrangères a assuré que le Maroc ne saurait « être effrayé ou intimidé ».

Dans un communiqué diffusé samedi soir, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), un organe de consultation, a condamné des « accusations et des allégations graves portant atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire (marocain) ».

« Le Parlement européen s’est arrogé le droit de juger la justice marocaine de manière flagrante et partiale », a dénoncé le CSPJ.

Lire aussi: Liberté de la presse au Maroc: le PSOE a voté contre la résolution du Parlement européen

La résolution adoptée à Strasbourg a été saluée par Amnesty International et Reporters sans frontières (RSF).

Au Maroc, l’Instance nationale de soutien aux détenus d’opinion (INASDO) s’est félicitée d’un texte qui condamne « les violations et la répression exercées contre les journalistes indépendants et les opposants, ainsi que leurs avocats et familles ».

Les eurodéputés ont mis en lumière le cas d’Omar Radi, un journaliste indépendant de 36 ans, connu pour ses positions critiques envers le pouvoir, condamné à six ans de prison ferme pour « viol » et « espionnage », accusations qu’il nie.

Ils ont demandé sa remise en liberté provisoire, ainsi que celle de Taoufik Bouachrine, 54 ans, ex-patron de presse emprisonné depuis 2018, et de Soulaimane Rassouni, 50 ans, autre journaliste condamné à cinq ans de prison en 2022.

Tous trois ont été condamnés pour des accusations à caractère sexuelle, qui selon des ONG de défense des droits humains, ont été « fabriquées » par les autorités marocaines.

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