Covid-19: patients graves, traités à domicile, asymptomatiques… le point sur le traitement à la chloroquine

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Le traitement à base de chloroquine a été généralisé au Maroc depuis le début de la pandémie pour soigner les malades du covid-19. Patients gravement atteints, traités à domicile, asymptomatiques… quand et comment la chloroquine est-elle administrée?

Beaucoup posent la question de l’efficacité de cette molécule lorsqu’il s’agit de cas graves. Plus le traitement à la chloroquine est pris au début de la maladie, plus il se révélera efficace. « Pour comprendre ceci, il faut revenir au mécanisme d’action », explique Pr. Marhoum, chef de service des maladies infectieuses au CHU de Casablanca.

« La chloroquine a une petite activité antivirale (contre le virus) qui a été démontrée in vitro il y a bien longtemps déjà. Elle a également une activité anti-inflammatoire connue également depuis longtemps et qui est utilisée dans le cas de maladies chroniques, ce qui permet de réduire la réaction inflammatoire pour certaines maladies telles que le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde », détaille le professeur qui précise ainsi que le covid-19 présente une phase virale et une phase inflammatoire.

Tout un arsenal thérapeutique

« Dans la phase virale, le virus rentre au niveau de la muqueuse respiratoire et commence à se développer et se multiplier; dans la phase inflammatoire, on observe une réaction de la muqueuse respiratoire au niveau du poumon, des bronches, des alvéoles, et c’est cela qui fait toute la gravité de la maladie, car cette réaction inflammatoire va dépasser son but et devenir délétère pour le patient », poursuit-t-il.

Plus que sur le virus en lui-même, l’hydroxychloroquine permet surtout de réduire cette réaction inflammatoire produite par l’organisme lorsqu’il est attaqué par le virus. « On comprend alors qu’on aura un meilleur résultat si ce traitement est pris précocement, car il va falloir bloquer cette réaction inflammatoire. Si on attend que l’inflammation soit déjà installée, que les dégâts soient déjà constatés au niveau du poumon, à mon sens c’est déjà trop tard. Tout l’intérêt de l’hydroxychloroquine, c’est de la donner précocement pour éviter justement cette évolution vers des cas graves », souligne l’expert.

 

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Les cas graves bénéficient également du traitement chloroquine mais les médecins gardent en tête que les résultats risquent d’être moins performants vu les dégâts déjà constatés. « Il faut alors faire appel à d’autres médicaments qui peuvent agir sur certains médiateurs de l’inflammation ».

En effet, les patients graves à critiques bénéficient de tout un « arsenal thérapeutique », explique un réanimateur-anesthésiste au service covid-19 du CHU de Casablanca qui s’occupe spécifiquement des cas nécessitant une réanimation. « La chloroquine, c’est la base du traitement contre le covid. Pour les cas graves, on y associe selon un certain protocole, un antibiotique, des anti-inflammatoires stéroïdiens, parfois des antiviraux ou de la biothérapie, ça dépend de chaque patient. C’est une prise en charge assez lourde. Il faut bien choisir et doser les molécules administrés aux malades, avec une surveillance stricte », explique le réanimateur qui rappelle que ces patients nécessitent parallèlement au traitement médicamenteux une assistance respiratoire, qu’elle soit invasive ou non invasive.

« Grâce au traitement à la chloroquine, l’état de ces patients s’améliore parfois; au bout de quelques jours, l’inflammation est moins présente, ils sont moins gênés », ajoute-t-il.

A domicile, les patients bénéficient aussi de la chloroquine

Par ailleurs, la chloroquine fait partie intégrante du traitement des malades atteints du covid-19, même quand ils sont traités à domicile. Ces patients sont suivis quotidiennement par un médecin via des appels téléphoniques et un traitement à base de chloroquine est démarré pour une durée de sept jours, informe Pr. Marhoum.

« Pour les cas symptomatiques sans gravité, il s’agit d’un traitement de sept jours à domicile. Les malades hospitalisés, dans un état grave ou critique, admis en réanimation ou en soins intensifs, prennent quant à eux le traitement à la chloroquine pendant dix jours », détaille de son côté le réanimateur.

 

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Pour rappel, une personne présentant des symptômes suspects peut aller se faire dépister dans un hôpital en respectant les gestes barrières. Si elle est positive, elle doit se diriger vers un médecin au niveau du service covid-19 des hôpitaux préfectoraux ou régionaux. Ils prescriront alors le confinement avec traitement médicamenteux, ou une hospitalisation s’il y a une gène respiratoire.

« Pour les cas graves, avec besoin de réanimation, le malade appelle le 141 qui se charge de son transport jusqu’à l’hôpital qui s’occupera par la suite de son transfert vers une structure qui contient un service de réanimation, généralement le CHU », mentionne le réanimateur qui dénombre sept services de réanimation au sein du CHU de la ville blanche, hébergeant actuellement une centaine de cas graves à critiques.

 

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