Covid-19: le point sur le sous-variant BA.5 et la 4e vague au Maroc

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Dr Tayeb Hamdi. Crédit: DR.

Plus contagieux et plus transmissible, le sous-variant BA5 prend de l’ampleur au Maroc. Selon Dr. Tayeb Hamdi, médecin généraliste et chercheur en politiques et systèmes de santé, le premier pic de cette quatrième vague au Maroc devrait avoir lieu d’ici 7 à 10 jours. 

« Après des jours et des semaines de hausse spectaculaire des cas de contamination au covid-19, on peut confirmer qu’il s’agit bel et bien d’une nouvelle vague épidémique au Maroc », affirme Dr. Tayeb Hamdi dans un audio explicatif de la situation actuelle. La cause est le relâchement des mesures barrières par la population quand la situation s’améliore, ce qui « donne un coup de fouet à la propagation du virus ».

En effet, le taux de positivité s’élevait à moins de 1 % il y a six semaines, contre environ 25 % actuellement, sans compter la hausse du taux de reproduction. Toutefois, les indicateurs de gravité ne sont pas proportionnels, rassure Dr. Hamdi, c’est-à-dire que malgré la hausse des cas positifs, il y a peu de décès et de cas graves.

Plus contagieux et plus transmissible, le sous-variant BA5 (sous-variant d’Omicron) prend de l’ampleur au Maroc mais maintient globalement le même degré de virulence que BA.1 ou BA.2. « BA.5 arrive facilement aux poumons contrairement aux deux autres sous-variants qui demeurent plutôt au niveau des voies respiratoires supérieures. Les signes plus graves provoqués par BA.5 restent à confirmer », détaille le spécialiste.

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Et de poursuivre que « Détecté en Afrique du Sud puis éparpillé partout dans le monde, notamment au Portugal, en Europe, aux Etats-Unis, le BA.5 est en train de prendre place et là où il passe, il ravive les contaminations. De plus, il provoque plus de symptômes que BA.1 et BA.2: céphalées, grande fatigue, et d’un durée plus longue, sept au au lieu de quatre jours avec l’Omicron de janvier. On note également le retour de symptômes qu’on avait avec Delta comme la perte du goût et de l’odorat, des nausées, vomissements, vertiges ».

Par ailleurs, le BA.5 bénéficie d’un échappement immunitaire, qu’elle soit acquise par l’injection ou la contamination. Ce sous-variant parvient à détourner l’immunité, ce qui lui permet d’infecter même les personnes vaccinées ou ayant déjà contracté la maladie, explique Dr. Hamdi, et ce de façon plus rapide, « au lieu d’attendre six mois ou une année de protection, avec BA.5, la recontamination a lieu un ou deux mois après ».

Premier pic dans cinq à 10 jours

Cette quatrième vague au Maroc s’inscrit dans un contexte de vacances d’été et de fête de l’Aïd, propice aux rassemblements et donc à la recrudescence des cas. « A mon sens, nous allons atteindre le premier pic de cette vague d’ici cinq à dix jours, et le second pic aura lieu dix à 12 jours après l’Aïd. La période de régression de cette vague aura lieu entre fin juillet et les dix premiers jours d’août », prévoit Dr. Hamdi.

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Si la vague des cas est en pleine croissance, l’expert n’estime pas justifié de rétablir des mesures restrictives car le visage de l’épidémie actuel ne menace pas le système de santé. Les cas graves observés actuellement sont inquiétants pour la vie-même des personnes touchées mais pas pour l’équilibre du système de santé. « On ne s’attend donc pas à un rétablissement des mesures restrictives car on a les moyens de protéger ces personnes par le respect des gestes barrières et la vaccination ».

Les personnes qui risquent un cas grave ou décès sont les plus vulnérables, c’est-à-dire les plus de 60 ans ou atteintes de maladies chroniques, « surtout si elles ne sont pas triplements vaccinées, la dose booster est très importante », sensibilise le médecin.

« Il faut ouvrir de manière urgente le droit à la 2e dose de rappel »

Les patients actuellement dans les services de réanimation sont les personnes très vulnérables même avec trois doses. Il s’agit des personnes âgées de 80 ans et plus; avec dialyse rénale; greffe d’organe; atteintes de plusieurs maladies; de maladies immunitaires soit congénitales ou acquises; des cancers ou traitements qui affaiblissent l’immunité.

« Malheureusement, ces groupes-là, même après trois doses, risquent de faire une forme grave. Il faut ouvrir de manière urgente le droit à la 2e dose de rappel (quatrième dose) pour ces personnes très vulnérables », plaide Dr. Hamdi qui recommande aux personnes vulnérables de continuer à porter le masque, surtout lors des grands rassemblements et/ou dans les espaces clos.

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« 95 à 99% des contaminations se passent dans les lieux fermés, il faut les éviter ou porter son masque avec la distanciation. Les grands rassemblements sont l’occasion favorable à la contamination et la propagation du virus », prévient l’expert qui invite tout un chacun à porter le masque pour protéger « de manière solidaire » les plus vulnérables.

Autre intérêt du port du masqué notifié par Dr. Hamdi: les personnes qui portent le masque n’attrapent qu’une petite charge virale et contractent donc une maladie bénigne. « Avec la vaccination, le port du masque, les mesures barrières, l’évitement des espaces clos et des grands rassemblements, nous pouvons affronter cette vague qui déferle sur le Maroc sans crainte de décès, ni cas grave et donc sans trouble de la vie quotidienne pour cette saison estivale », conclut Dr. Tayeb Hamdi.

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