CESE: un Marocain sur deux présente ou a déjà présenté des signes de troubles mentaux

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Image d'illustration. Crédit: DR.

Le Conseil Economique Social et Environnemental a présenté son étude sur la question de la santé mentale au niveau national, incluant un volet sur le suicide et les moyens de le prévenir.

Le constat est saisissant. 48,9% de la population marocaine, âgée de 15 ans et plus, présentent ou ont déjà présenté des signes de troubles mentaux, affirme une récente étude du CESE publiée à l’occasion de la journée internationale de la santé mentale, célébrée le 10 octobre.

Malgré l’urgence, plusieurs failles gangrènent le système. D’abord, « la pénurie en ressources humaines », pointe le CESE, soulignant que le Maroc ne dispose que de « 2431 lits réservés aux maladies mentales et de seulement 454 psychiatres ». Ceci témoigne « du sous-investissement de l’État dans le domaine de la santé mentale », note le CESE.

À cela il faut aussi ajouter les préjuges et tabous autour des maladies mentales. Car en réalité au Maroc, « la question de la santé mentale est encore abordée de manière sectorielle, sous le prisme de la maladie mentale, occultant, ainsi, le rôle prédominant des déterminants socioculturels de la santé ».

Par ailleurs, « plusieurs insuffisances ont été constatées au niveau du cadre légal et de l’expertise judiciaire psychiatrique et psychologique », laissant place ainsi à des difficultés liées à l’internement judiciaire en établissement psychiatrique, à titre préventif ou pénal, pour les personnes présentant des troubles mentaux.

De ce fait, le CESE préconise une série de recommandations, notamment l’élaboration des politiques et programmes publics concertés de promotion de la santé mentale et de prévention des troubles mentaux et des risques psychosociaux adossés à des indicateurs chiffrés et mesurables et à des études d’impact sanitaire et social. En plus de ;

•       Revoir le projet de loi 71-13 relatif à la lutte contre les troubles mentaux et à la protection des droits des personnes atteintes de ces troubles avant son adoption, en concertation avec les associations professionnelles et les syndicats des psychiatres, des psychologues, des infirmiers en psychiatrie, les associations d’usagers et la société civile.

•       Renforcer les garanties juridiques et judiciaires des personnes atteintes de troubles mentaux, en vue de prendre en considération leur état de santé et de leur assurer une meilleure protection. Pour ce faire, il convient de faire évoluer le Code pénal et le Code de procédure pénale en tenant mieux compte des spécificités de la maladie mentale et des besoins des patients concernés.

Lire aussi: L’ONU appelle à faire plus pour la santé mentale au travail

•       Agir sur les déterminants socioculturels de la santé mentale et psychique des individus (lutter contre les discriminations, les violences, le harcèlement, la précarité, l’isolement et la solitude) et détecter précocement les idées et comportements suicidaires chez les enfants et les jeunes notamment dans les familles, les établissements scolaires et les prendre en charge ;

•       Agir sur les risques psychosociaux dans le monde du travail en : ratifiant la Convention N°190 de l’OIT sur la violence et le harcèlement ; développant la médecine du travail au sein des entreprises ; faisant évoluer le Code du travail en matière de reconnaissance du harcèlement moral, développant la liste des maladies professionnelles en y inscrivant les troubles psychiques et mentaux liés aux conditions de travail.

•       Améliorer l’accessibilité à des soins psychiques et psychiatriques de qualité, en phase avec le développement des connaissances et des traitements et les besoins spécifiques des patients liés à leur âge, leur condition socio-économique, leur environnement, leurs vulnérabilités.

•       Promouvoir le développement de la profession de psychologue ce qui implique de définir pour les psychologues un statut juridique et fiscal clair et unique et soient inscrits dans une liste officielle nationale des psychologues.

•       Revoir et mettre à jour la Nomenclature générale des actes professionnels (NGAP) concernant la prise en charge des troubles mentaux et la Tarification nationale de référence qui y est associée, en tenant compte des évolutions médicales de la prise en charge des troubles mentaux et en veillant à une tarification raisonnable.

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