Casablanca: qui va assurer la continuité du service public après M’dina Bus ?

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Bus de Casablanca, Continuité du service public, M’dina Bus
Cette station peut être montée à la fois sur un véhicule tout-terrain et sur un trépied. DR

Le contrat de M’dina Bus arrive à échéance le 30 octobre et la ville n’a pas encore désigné son remplaçant ! Le Président du conseil de la ville, Abdelaziz Omari, au pied du mur aura du mal à trouver une issue rapide ! 

Alors que le contrat de M’dina Bus prend fin le 30 octobre, le doute plane toujours sur l’avenir des bus Casablancais. Que vont faire les habitants des quartiers périphériques qui ne sont desservis que par ce moyen de transport pour se rendre à leur travail ou pour tout autre déplacement le 1er novembre prochain? Car ce jour-là, les bus de l’actuel délégataire ne devraient pas circuler.

Jusqu’à présent, les responsables de la ville n’ont pas prévu d’alternative pour  les Casablancais qui effectuent chaque jour près de 7,8 millions de déplacements en moyenne, dont 13%, via des transports publics.

De mal en pis, les vétustes bus en circulation sont devenus irremplaçables. En fait, incapable d’assurer des investissements pour continuer l’exploitation dans de bonnes conditions, l’opérateur n’arrive pas à remplacer les bus qui tombent en panne ni à les réparer.

Ainsi, Casablanca s’est transformé ces dernières années en un cimetière d’épaves. Les Casablancais continuent d’emprunter des bus dont la moyenne d’âge dépasse les 17 ans, alors que selon les termes du contrat signé avec le ministère de l’Intérieur en 2004 celle-ci ne devrait pas dépasser 7 ans). Assister à une scène d’un bus qui prend feu est devenu quelque chose d’ordinaire à la métropole.

Les élus de Casablanca ont décidé, faut-il le rappeler, en février dernier, de ne pas prolonger le contrat avec le délégataire sortant sans pour autant sélectionner un remplaçant ni se prononcer sur le sort de 3300 salariés de M’dina Bus. Qu’adviendra-t-il donc de ceux-ci ? Une autre question en suspens qui ne semble pas inquiéter les autorités.

Le silence de celles-ci à ce niveau est troublant. Ni la Wilaya ni l’Établissement de coopération intercommunale «ECI Al Baida» (organisme chargé du dossier) ou encore le Conseil de la commune et Casa Transport n’ont fait l’effort de communiquer sur ce dossier hautement sensible pour rassurer les Casablancais.

H24info a tenté de joindre le Président de la Commune, Abdelaziz El Omari, son premier vice-président Abdessamad Haiker, son cinquième président chargé de la mobilité et du transport, Mohammed Bourrahim, ainsi que les responsables de Casa Transport. En vain…

 

Opacité et silence radio

L’élu de l’opposition au conseil de la ville, El Houcine Nasrallah, a été le seul responsable qui a daigné nous répondre. Dénonçant ce qu’il a qualifié de «silence radio des responsables», l’élu communal n’y est pas allé par quatre chemins pour remonter aux origines du problème. «Ce dossier géré par l’ECI doit être examiné au sein du Conseil de la ville de Casablanca», a-t-il déclaré d’emblée.

Pour le chef du groupe de l’Istiqlal au conseil de la ville et président de la commission d’urbanisation, «la gestion de ce dossier vital a été confiée à l’ECI (regroupe 18 communes celles de Casablanca ainsi que les communes avoisinantes ndlr) pour noyer le poisson et disperser la responsabilité ». « Le responsable qui nous a mené jusqu’au pied du mur doit rendre des comptes », a-t-il insisté à souligner.

Déclarant avoir soulevé la question à maintes reprises au sein du Conseil de la ville, Nasrallah a confié qu’un vice-président de la commune a essayé de le rassurer en affirmant que « 700 bus vont arriver prochainement ». « Tant mieux pour nous », dit-il avant de s’interroger qu’en est-il des 1400 chauffeurs qui devront conduire ces 700 bus ?».

Par ailleurs, le délégataire est actuellement en conflit avec la Commune devant le tribunal de commerce. Un conflit qui a été déclenché par le Président de la commune de Casablanca, Abdelaziz El Omari qui a refusé de reconduire le contrat avec M’dina Bus avant de demander au ministère de l’Intérieur d’auditer l’exécution du contrat de délégation.

La tutelle a mandaté le cabinet KPMG pour ce faire. Résultat : l’audit a conclu que la partie lésée est bien le délégataire et que la ville doit verser près de 4,5 milliards de dirhams à M’dina Bus pour réparer le préjudice subi par celle-ci.

De quoi plonger les Casablancais dans l’inconnu et plomber encore davantage le budget de la ville.

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