Casablanca: des hôtels et bars-restaurants exigent une « feuille de police » pour leurs employées

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Dans un communiqué partagé sur sa page Facebook le 12 octobre, l’association Tahadi pour l’Egalité et la Citoyenneté dénonce une nouvelle condition imposée par certains propriétaires de restaurants et hôtels servant de l’alcool, aux femmes travaillant dans leur établissement. Ces dernières doivent désormais présenter un certificat précisant le consentement du mari ou du ‘tuteur' », en plus d’une « enquête de sécurité ».

 

« Récemment, dans cette situation difficile, certains propriétaires de restaurants et hôtels autorisés à servir des boissons alcoolisées ont exigé la « feuille de la police » à des femmes avant d’être autorisées à travailler », écrit l’association dans son communiqué, précisant qu’il s’agit « d’obtenir le consentement du mari ou du ‘tuteur' », en plus d’une « enquête de sécurité ».

 

https://www.facebook.com/AssociationTahadi/posts/3546714318727855

 

« Cette mesure comprend les femmes, indépendamment de leurs fonctions dans ces lieux: barmaid, serveuses, responsables administratives et même superviseuses de propreté ».

L’association Tahadi voit dans cette obligation « une violation flagrante de l’esprit et des exigences de la Constitution de 2011 qui interdit et lutte contre toutes les formes de discrimination, en raison de la sexualité, de la couleur, de la croyance, de la culture ou de l’appartenance sociale ou régionale, langue ou handicap ou toute situation personnelle ».

L’association rappelle également « la nécessité de l’État de réaliser le principe de l’équité entre les hommes et les femmes », ainsi que son obligation, avec les institutions publiques et les communautés territoriales « de mobiliser tous les moyens disponibles pour faciliter l’accès des citoyens, sur un pied d’égalité, à l’emploi ».

 

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Elle « estime qu’il aurait été préférable que ces campagnes visent l’engagement de ces hôtels, bars ou restaurants à déclarer toutes les travailleuses auprès des services de sécurité sociale et surveillent à quel point elles bénéficient de tous leurs droits ». L’association Tahadi pour l’Egalité et la Citoyenneté « demande au gouvernement et aux autres organes de l’État d’assumer leurs responsabilités dans la défense du projet national de construction du Maroc de droit et d’imposer le respect de la Constitution et des accords internationaux ratifiés par le Maroc en matière de lutte contre la discrimination faîte aux femmes, notamment la CEDAW ».

L’association appelle enfin à « la vigilance et à l’attention » envers des actions qui pourraient « nuire les acquis réalisés par les femmes marocaines », « en particulier dans ces conditions économiques et sociales difficiles que vit une large frange de la population marocaine ». Elle « renouvelle son engagement à lutter pour le Maroc de l’égalité et de la dignité » et déclare « qu’elle fournira les efforts nécessaires pour faire face à ces reculs, armée de toutes les options légales nécessaires ».

 

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Pour rappel, il y a un an, la DGSN menait une campagne contre le travail illégal du personnel féminin des bars, restaurants et night-clubs de Casablanca. Des centaines de barmaids, femmes de ménage, serveuses et femmes de service avaient déguerpi les lieux de peur d’être interpellées. Contrairement aux hommes, le personnel féminin est dans l’obligation de détenir une licence spéciale afin d’exercer dans un bar.

Les professionnels du milieu dénoncent également cette discrimination qui bien souvent favorise la précarité de ces femmes déjà dans des situations difficiles.

 

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