Brésil: un scandale révélé par le blog d’un cinéaste marocain secoue Bolsonaro

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Jair Bolsonaro (gauche), Jaouad Rhalib (droite). DR.

Le président brésilien Jair Bolsonaro a accusé une journaliste de l’un des principaux quotidiens du pays de vouloir « faire tomber » le gouvernement par le biais d’enquêtes à charge contre l’un de ses fils.

Le président d’extrême droite a tweeté dimanche soir un extrait audio accompagné d’une photo de Constança Rezende, du quotidien Estado de S.Paulo, écrivant en commentaire: « Constança Rezende, de l’Estado de SP, déclare vouloir ruiner la vie de Flavio Bolsonaro et rechercher la destitution de Jair Bolsonaro (…). Ils veulent faire tomber le gouvernement avec des chantages, de la désinformation et des fuites ».

La journaliste couvre les enquêtes sur des mouvements financiers suspects d’un chauffeur et garde du corps de Flavio Bolsonaro, sénateur et fils aîné du président.

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Dans l’extrait audio reproduit, elle déclare en anglais que l’affaire concernant le fils du président peut « compromettre », « ruiner Bolsonaro » et ajoute: « Je pense que c’est un cas de destitution », mais sans préciser que telle est la motivation de ses recherches.

Les propos de la journaliste ont été diffusés initialement dans une interview publiée le 6 mars sur le blog du cinéaste marocain Jawad Rhalib sur le portail public du site français d’information Mediapart, qui a exprimé lundi sa solidarité à la journaliste brésilienne.

Selon M. Rhalib, l’entretien a été réalisé par l’une de ses « sources », un étudiant d’une université britannique dont le « travail de fin d’études » portait sur la « thématique » de la réaction des médias brésiliens à l’arrivée au pouvoir de M. Bolsonaro.

De cet entretien, le cinéaste marocain conclut que la « véritable motivation » de « la couverture médiatique négative » est de « +ruiner+ le président Jair Bolsonaro et de provoquer sa destitution ».

L’Estado de S. Paulo a expliqué que sa journaliste évaluait la portée potentielle de l’affaire, mais que « son travail n’a aucun lien avec une intention en ce sens » et que ses déclarations ont été « déformées ».

Dans un tweet en portugais, Mediapart s’est dit « solidaire de la journaliste @constancarezende, victime de menaces. Les informations publiées dans le ‘Club de Mediapart’, qui ont servi de base au tweet de @jairbolsonaro sont fausses. L’article relève de la responsabilité de l’auteur et le blog est indépendant de la rédaction du journal », a écrit le site d’information.

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Selon l’Estado de S. Paulo, l’extrait audio diffusé provient d’une conversation tenue le 23 janvier entre Mme Rezende et une personne s’identifiant comme Alex MacAllister, censé être un étudiant menant « une étude comparative entre Donald Trump et Jair Bolsonaro ».

Les partisans du président brésilien se sont rapidement mobilisés sur Twitter tandis que des centaines de journalistes manifestaient leur soutien à Mme Rezende en dénonçant ce qu’ils qualifiaient de nouvelle attaque contre la presse du président Bolsonaro.

 

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