Avortement clandestin: arrestation d’un réseau de vente en ligne de médicaments interdits

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Image d'illustration.

Un gang actif dans la vente en ligne de médicaments interdits a été arrêté par la police judiciaire la semaine dernière. Il s’agit de trois résidents maliens au Maroc impliqués dans le trafic de produits utilisés dans le cadre d’avortements clandestins. La Confédération des Syndicats des Pharmaciens du Maroc (CSPM) s’est engagée comme partie civile dans cette affaire. 

La division de la cybercriminalité à la BNPJ a écouté la Confédération des Syndicats des Pharmaciens du Maroc (CSPM) le 17 décembre dernier dans le cadre de son suivi des suspects dans une affaire de vente de drogues interdites via Internet, annonce Mohamed Lahbabi, président de la CSPM, dans un communiqué partagé avec la presse datant du 18 décembre. Les trois membres de ce gang actif dans le marché noir en ligne, résidents maliens au Maroc, ont été arrêtés et s’apprêtent à être poursuivis pour de lourdes charges.

« Nous vous informons que le processus d’arrestation visait des étrangers résidant au Maroc, impliqués dans la vente de médicaments via Internet, car la mission a abouti à la saisie de quantités importantes de médicaments Artotec et Cytotec d’origine inconnue, dont la vente est interdite au niveau des pharmacies en vertu d’une précédente décision ministérielle datant de plus de trois ans, en raison de son détournement illicite dans l’avortement clandestin », poursuit le communiqué.

En 2018, le ministère de la Santé a retiré l’autorisation de mise sur le marché (AMM) aux antirhumatismaux Artotec et au Cytotec pour « mésusage ». En effet, un usage hors AMM avait été observé en gynécologie-obstétrique, soit dans le cadre d’IVG mais aussi de déclenchement du travail pendant l’accouchement ou encore la préparation à la pose de stérilet.

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« Après cette date, on a commencé à voir la prolifération des sites internet et sur Facebook de vente de ces produits à des prix exorbitants pour servir à des fins d’IVG. Ils sont importés illégalement par des non pharmaciens qui s’amusent à faire de ce produit une affaire juteuse pour leurs poches en oubliant qu’ils sont en train de mettre en danger la vie de plusieurs citoyennes », commente Mohamed Lahbabi, joint par H24Info.

Dans cette affaire, la CSPM s’est donc « déclarée partie civile en poursuivant les auteurs de délit d’exercice illégale de la profession de pharmacien conformément aux exigences du Code du médicament et de la pharmacie, et de promotion de médicaments hors de sa voie légale sur le marché noir, pouvant mettre en danger la vie des femmes enceintes et de leurs fœtus ». L’Artotec et le Cytotec font partie des médicaments interdits les plus vendus sur le marché noir, aux côtés du misoprostol, du viagra et des psychotropes.

La CSPM tient le ministère de la Santé pour « entièrement responsable de ne pas se préoccuper des médicaments du marché noir, passés en contrebande vers le royaume ou vendus sur la Toile, et consommés par des Marocains au péril de leur santé ». « Nous demandons au ministre de la Santé d’assumer ses responsabilités afin de préserver la santé et la vie des citoyens du fléau de la vente de médicaments au marché noir », réitère le président de la CSPM.

La CSPM appelle le ministère à prendre à bras-le-corps le problème de la contrebande

« On a toujours demandé au ministère de la Santé de déployer des inspecteurs au niveau des zones frontalières et des bureaux de poste de façon à ce qu’à chaque fois qu’il y a un colis contenant des médicament, ce dernier soit saisi et que les poursuites soient engagées envers les trafiquants. Même nous, en tant que pharmaciens d’officine, on n’a pas le droit de vendre des médicaments sur internet tout simplement parce que le lieu unique prévu par la loi 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie est la pharmacie d’officine », s’indigne Lahbabi.

Et d’exprimer enfin leurs remerciements à la division de la cybercriminalité de la BNPJ « pour sa coopération, sa vigilance et son haut niveau de professionnalisme dans la lutte contre le phénomène de vente de drogues de contrebande sur le marché noir ».

« La Confédération des Syndicats des Pharmaciens du Maroc restera ferme dans la défense de l’image exemplaire du secteur pharmaceutique au Maroc, et n’hésitera pas à poursuivre ces infractions liées à la vente de médicaments en dehors de son cours légal, dans le respect des lois encadrant la profession de pharmacien et afin de préserver la sécurité et la santé des citoyens », conclut le communiqué.

 

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