Les autorités se sont impliquées dans la découverte des Homo sapiens de Jbel Irhoud, affirme Laâraj

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Le ministre de la Culture et de la communication Mohamed Laâraj a souligné, vendredi à Rabat, que la découverte des plus anciens Homo sapiens dans le site de Jbel Irhoud dans la province de Youssoufia, accorde au Maroc une place internationale privilégiée pour l’étude de cette époque de l’histoire humaine.

Lors d’une conférence de presse, organisée par le ministère au siège de l’Académie du Royaume du Maroc, le ministre a expliqué que les fossiles humains découverts dans le site de Jbel Irhoud, et qui datent d’environ 300.000 ans, représentent les plus anciennes traces de l’espèce humaine, connues à ce jour.

Laâraj a souligné que le site Jbel Irhoud dans la province de Youssoufia, région de Marrakech-Tensift, a été découvert par hasard au début des années 60, indiquant que la recherche archéologique dans ce site se répartit en deux étapes.

La première a débuté dans les années 60 du siècle dernier et a fait l’objet d’interventions d’une première génération de chercheurs sur le site. Durant cette période, l’on a trouvé des fossiles humains et des outillages du « Middle Stone Age » dotés de spécificités de la morphologie primitive, mais il n’a pas été possible de vérifier leur date ni d’aboutir à des résultats satisfaisants pour répondre à la problématique de l’apparition de l’homo sapien.

La deuxième étape a débuté en 2004 avec la participation d’une nouvelle génération de chercheurs, qui avait planché sur l’historisation du site, à travers la mise à disposition des moyens et techniques développés pour avoir des fossiles humains et les lier à d’anciens afin d’aboutir à un groupe de fossiles complémentaire.

Le ministre a indiqué que cette nouvelle découverte scientifique a eu lieu dans le cadre du programme de recherche scientifique assuré par l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine de Rabat en collaboration avec l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionnaire en Allemagne. Les recherches ont été supervisées par les professeurs Abdelouahed Bennacer de l’Institut national d’archéologie et du patrimoine et Jean-Jacques Hublin de l’Institut Max Planck.

Laâraj a par ailleurs souligné que l’Institut national d’archéologie et du patrimoine veille à la mise en œuvre de plusieurs programmes de recherche pendant toutes les époques de l’histoire du Maroc, depuis un million d’années, dans le but de faire connaitre le patrimoine et la civilisation du pays, et ce en collaboration avec plusieurs institutions académiques et scientifiques, nationales et internationales.

Le ministre a ajouté que son département veillera à protéger le site et à faciliter l’organisation de visites de terrain au profit d’experts et de médias marocains et étrangers pour jeter la lumière sur cette nouvelle découverte scientifique mondiale, précisant que les opérations d’exploration et de recherche vont se poursuivre pour trouver d’autres fossiles et avoir un ensemble muséal complet.

Pour sa part, le directeur de l’Institut national d’archéologie et du patrimoine, Omar Akerraz, a mis en avant la particularité des os qui sont des fossiles Homo sapiens, dont l’âge est supérieur à celui du plus ancien découvert il y a environ 100.000 ans, rappelant que des fossiles humains et des outils datant du « Middle Age Stone » ont été découverts dans le site d’Irhoud dans les années 60. L’interprétation de ces fossiles a été longtemps obscurcie par l’imprécision persistante qui entourait leur âge géologique, a-t-il précisé.

De son côté, le professeur Abdelouahed Bennacer a indiqué que cette découverte a fait l’objet de deux articles de la prestigieuse revue scientifique britannique « Nature » dans son numéro du 8 juin, ajoutant que le ministère a contribué à la mise à disposition des conditions nécessaires ayant conduit à cette découverte scientifique unique en son genre menée par des experts marocains et étrangers.

Il a noté que les fossiles découverts, qui révèlent les premières étapes de l’évolution de l’homo sapien, font du site Jbel Irhoud le plus ancien et le plus riche des sites datant du « Middle age stone » en Afrique, considérant que cette découverte incite les chercheurs et les anthropologues à réévaluer les connaissances sur l’histoire de l’homo sapien.

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