Arabie Saoudite: des servantes marocaines «vendues» sur les réseaux sociaux

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Des pages sur les réseaux sociaux ont publié, récemment, des annonces de renoncement aux droits de parrainage de servantes marocaines à de nouveaux «kafils» (garants). Des réactions d’indignation sur les réseaux sociaux n’ont pas tardé face à cette traite des êtres humains d’un nouveau genre.

Jugées peu «accommodantes» par leurs «employeurs» saoudiens, des servantes marocaines ont été mises en «vente» sur les réseaux sociaux.

Les employeurs souhaitent par ce biais se débarrasser de cette main-d’oeuvre pour des raisons aussi futiles que le «manque de compétence en termes de traitement des enfants» et le fait de «vouloir se doter d’un téléphone». C’est le cas pour ces deux Marocaines âgées de 26 et 30 ans (annonces).

Parmi les raisons avancées du renoncement aux droits de parrainage à d’autres «kafils» potentiels, on trouve le fait qu’elles «ne savent pas traiter les enfants» ou «veulent des smartphones».

Pire, ces annonces indiquent que les potentiels acheteurs de droits ont la possibilité de «tester les compétences de la domestique de leur choix avant de parapher le transfert des droits de tutorat».

Tout en indiquant que plus les domestiques sont jeunes, plus elles sont plus chères, les annonces ajoutent qu’elles ont plus la côte si elles acceptent de s’occuper des personnes âgées.

Sans aucun respect de la dignité de ces femmes traitées comme des marchandises, les annonces comportent également leurs données personnelles (âge, langues parlées, religion…).

Précarité et maltraitance

Ces domestiques se trouvent dans un état de précarité inimaginable. Elles n’ont pas d’autres choix que d’obéir et d’accepter d’être traitées comme des marchandises. Si jamais elles osent refuser le transfert, elles peuvent facilement se retrouver accusées de vol, de sorcellerie ou d’avoir voulu séduire l’époux et se retrouver ainsi en prison.

Ces annonces qui suscitent un tollé sur les réseaux sociaux  ont mis au grand jour une pratique très répandue. Il aura fallu attendre la diffusion par Deutsche Welle de certaines annonces de ces ventes pour que le grand public découvre la triste réalité.

Une affaire qui rappelle celle de Lamia Mouatamid qui a nécessité une intervention royale pour qu’elle puisse retourner au Maroc. Ce triste épisode a mis en lumière la vie amère des domestiques marocaines «peu dociles» dans les prisons saoudiennes.

A noter que ce genre de transactions, qui concerne souvent les femmes de ménage et les chauffeurs privés, les majordomes, etc.,  ne concerne pas uniquement les Marocains, mais touche toutes les nationalités travaillant en Arabie Saoudite: Phillipines, Pakiatsianes, etc.

Bien qu’une enquête a été ouverte par les autorités saoudiennes pour déterminer les parties à l’origine de ces annonces, cette loi moyenâgeuse du kafil qui rime à de la traite des êtres humains, continue de sévir dans un des pays les plus riches au monde en dépit des conventions internationales.

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