Approvisionnement en vaccins: les deux scénarios à envisager pour Dr Hamdi

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Dr Tayeb Hamdi. Crédit: DR.

Le Maroc a pratiquement épuisé son stock de vaccins contre le Covid-19. Mais alors qu’une prochaine livraison n’est attendue que pour la fin du mois de mars, de nouvelles réponses sont plaidées par les professionnels. C’est le cas du Dr Tayeb Hamdi, qui propose deux solutions alternatives dans une tribune parvenue à H24info.

«Nous serons certainement confrontés dans les semaines à venir, à l’instar de tous les autres pays, à des ralentissements de chaines d’approvisionnement de vaccins», avertit Dr Tayeb Hami. De ce fait, le Maroc devra s’adapter et revoir son calendrier pour atteindre l’immunité collective, en vaccinant 80% de la population.

Et bien que la stratégie de vaccination ait «pu protéger les professionnels de premières lignes, les personnes âgées et les porteurs de maladies chroniques indépendamment de l’âge (…) l’objectif qui vise à réduire les décès et les cas graves, n’est pas encore totalement atteint», explique le médecin.

«Nous aurons à protéger dans les semaines à venir toutes les personnes de plus de 50 ans, les professionnels dans les activités essentielles ou ayant des contacts massifs (transports, commerce, tourisme, les moins de 45 ans pour les professionnels de première lignes non encore vaccinées …), avant la généralisation de la vaccination à l’ensemble – ou presque – de la population adulte restera de mise pour assurer l’immunité collective», poursuit-il dans sa tribune.

Pour ce faire, le médecin propose deux solutions afin de mieux rationaliser les doses.

Espacer les doses

D’abord, «on devrait se pencher incessamment sur l’éventualité d’espacer les deux doses du vaccin AstraZeneca-Oxford de 12 semaines au lieu de 4 semaines préconisées actuellement, pour vacciner et protéger plus de personnes», estime Dr Hamdi.

«Les vaccins AstraZeneca et Pfizer réduisent drastiquement les formes graves et le risque d’hospitalisations 4 semaines après la première dose avec un taux d’efficacité de 94% pour AstraZeneca et 85% pour Pfizer. Cette même efficacité est pratiquement aussi importante chez les personnes âgées de plus de 80 ans avec 81% de moins d’hospitalisations», souligne-t-il.

D’ailleurs, dès la première injection, «les formes graves et le risque d’hospitalisation diminuent à 80.4% (AstraZeneca) et 71.4% (Pfizer)», poursuit-il.

 

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Concernant le vaccin d’AstraZeneca, utilisé au Maroc, des études ont démontré «qu’avec un schéma à 2 doses espacées de 12 semaines l’efficacité du vaccin s’élève à 81% contre seulement 55% d’efficacité pour un intervalle de 4 semaines, avec une production d’anticorps deux fois plus importante», souligne le médecin.

«Ces mêmes analyses avaient suggéré qu’une dose unique de ce vaccin est déjà hautement efficace durant les 3 mois qui suivent, avec un taux d’efficacité de 76% à partir de 22 jours après la première dose, et de 67% contre les formes asymptomatiques et donc contre les contaminations (…) cette protection après la première dose n’est pas à ce moment garantie au-delà de 12 semaines, d’où la nécessité– jusqu’à preuve du contraire- de la prise de la deuxième dose», note-t-il néanmoins.

Ainsi, et au vu des ces donnés, «les pays peuvent envisager d’espacer le délai entre les deux doses du vaccin AstraZeneca de 12 semaines avec la certitude d’une efficacité similaire, sinon augmentée, de la protection durant ces 3 mois, sans aucun risque ni pour les formes graves, ni pour le risque d’hospitalisation, ni pour les décès, avec en plus une plus large couverture vaccinale contre les contaminations et donc une réduction du risque de l’émergence de mutations», estime le chercheur.

Une seule dose pour les guéris

L’autre solution exposée par le médecin dans sa tribune est l’administration d’une seule dose pour les personnes ayant déjà été infectées par le virus. «Plusieurs études viennent de plus en plus confirmer que les personnes ayant déjà attrapées le virus de la COVID 19  produisent, après la première injection, des quantités d’anticorps 10 à 45 fois plus que chez les personnes qui n’ont pas été infectées par le virus», explique le médecins.

«Cette première dose jouerait un rôle de rappel et booster d’une immunité déjà enclenchée par l’infection. Une deuxième ne donne pas pratiquement plus d’anticorps chez les ex Covid par rapport aux non Covid», affirme-t-il, notant donc qu’il «serait tout à fait envisageable, avec le cumul des études qui viennent consolider ces conclusions, de ne vacciner les personnes qui ont déjà eu la covid 19 que 3 ou 6 mois après leur infection initiale et ne leur proposer qu’une seule dose, sauf si des études viendraient contredire les données actuelles».

 

Lire aussi: Vaccins: l’Europe peut atteindre l’immunité collective au 14 juillet (Commissaire UE)

 

L’autre solution à ne pas négliger est évidemment le respect des mesures barrières. «Des études de modélisation montrent que plus le taux de reproduction Rt du virus est bas, plus l’immunité collective pourrait être atteinte plus rapidement et avec un taux de couverture vaccinale inférieur plus on respecte les mesures barrières et les mesures territoriales, plus on freine l’épidémie, moins on aura besoin de vacciner plus de population pour atteindre l’immunité collective», conclut-il.

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