Anti-terrorisme: le Maroc a mis en échec près de 500 projets dévastateurs depuis 2002

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Le Maroc a mis en échec plusieurs cellules terroristes et opérations dévastatrices, a affirmé, mardi à Rabat, le commissaire divisionnaire à la section antiterroriste au Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ), Mohamed Nifaoui.

S’exprimant lors de la Conférence internationale annuelle sur « la lutte contre l’extrémisme violent : de nouvelles réponses à de nouveaux défis », organisée par l’Observatoire marocain sur l’extrémisme et la violence (OMEV) en partenariat avec la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), le Policy Center for the New South et la Rabita Mohammadia des Oulémas, M. Nifaoui a relevé que le Maroc a réussi depuis 2002 à démanteler un total de 2.009 cellules terroristes, l’interpellation de près de 3.535 personnes, et la mise en échec de plus de 500 projets dévastateurs.

Dans ce cadre, M. Nifaoui, qui représentait le BCIJ lors de la première session consacrée aux « évolutions des menaces terroristes : de nouvelles réponses à de nouveaux défis », a fait savoir que le Maroc est leader dans ce domaine, par son adoption d’une approche préventive, anticipative et globale basée sur la lutte contre l’extrémisme depuis son berceau avant qu’il ne soit difficile de contenir ses répercussions dangereuses sur l’ordre général, et ce à travers le suivi de l’activité des cellules extrémistes terroristes, piéger ses membres et les traduire en justice, ainsi que le renforcement de la surveillance sécuritaire sur les divers points frontaliers, le développement du système de sûreté pour suivre les évolutions du crime terroriste transnationale, et mettre en place un ensemble de législations visant à accompagner les risques de ce phénomène.

 

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Parmi les mesures prises par le Royaume dans ce cadre, le responsable a mentionné les procédures de développement et de révision des modes de gestion du champ religieux et l’interdiction de son usage par les groupes et les individus, la concrétisation du rôle du conseil supérieur des Oulémas, sous le patronage du Roi Mohammed VI, l’unification des « fatwas », qui sont de la spécialité exclusive du conseil, ainsi que la création de l’Institut Mohammed VI de Formation des Imams Mourchidine et Mourchidat et l’Institut Mohammed VI des Oulémas africains, outre le renforcement des loi pénales de manière à permettre au Royaume de lutter contre le terrorisme de façon claire et directe.

Sur le même registre, M. Nifaoui a noté qu’un nombre d’organisations terroristes profitent de l’exacerbation des crises et des situations sécuritaires fragiles dans la région du Sahel et du Sahara en Afrique pour exécuter ses plans criminels, soulignant que parmi les organisations terroristes qui ont adhéré à la mise en place du projet dévastateur de « l’état islamique » de Daech, il y a une organisation nommée « l’état islamique du grand sahara », dirigé par Adnane Abo Lwalid né à la Laâyoune, qui est l’un des membres du front « polisario ».

« Cette organisation terroriste a mené plusieurs opérations terroristes depuis 2016 jusqu’à début 2020, ayant visé des sites et des patrouilles militaires communs comprenant des militaires locaux et internationaux dans les pays du Niger, Burkina Faso et du Mali, et qui ont entraîné la destruction de plusieurs sites ainsi que de nombreux morts et blessés », a-t-il poursuivi.

A cet égard, il a appelé à adopter une approche sécuritaire régionale pour unir les efforts de lutte contre ces organisations terroristes, notamment dans le contexte de la propagation des armes dans de vastes régions non surveillées, et la réception de ces organisations de grandes quantités d’armes et de balles, suite à ses relations avec les activistes du crime organisé, en plus de son appui par des combattants membres de ce qu’on appelle le front séparatiste du polisario.

M. Nifaoui a également averti que le fait de ne pas combattre les effets de cette situation régionale avant qu’il ne croit pourrait contribuer à la création de nouveaux foyers pour la poursuite des plans d’expansion de Daech, appelant les pays de la région à s’acquitter de leurs rôles sécuritaires et préventives, à travers l’intensification des mesures de contrôle sur les points frontaliers et l’échange d’informations disponibles sur les combattants, leur suivi et leur transfert vers leurs pays d’origine.

Il a aussi rappelé que le Maroc a contribué à la mise en échec de plusieurs plans terroristes à l’étranger, à travers la coordination, la coopération commune, et l’échange d’informations et d’expertises, notant que le Royaume veillait toujours à renforcer la coopération dans le cadre de la coopération sud-sud avec les autres pays africains, qu’il considère comme extension sécuritaire et économique stratégique.

Pour sa part, le président de la commission nationale de lutte contre le terrorisme (CNLCT) en Tunisie, Mounir Ksiksi a appelé à « adopter une approche globale dans la lutte contre le terrorisme qui ne se limite pas aux dimensions ethniques et militaires, mais inclut les dimensions sociales, économiques et éducatives, à impliquer toutes les structures et acteurs, ainsi qu’à renforcer la coordination entre les pays au niveau horizontal pour gagner du temps et garantir une réaction rapide aux menaces terroristes ».

En ce qui concerne l’utilisation de l’espace virtuel, M. Ksiksi a appelé à mettre en place un plan global sous la supervision de l’Organisation des Nations Unies pour bloquer les sites web suspects à contenu terroriste et empêcher leur consommation par les jeunes, conformément au plan onusien pour prévenir le financement des actes de terrorisme.

Le président du CNLCT a également appelé à changer la méthode de lutte contre le crime terroriste et ses différentes organisations, en passant de la méthode militaire traditionnelle à une méthode qui s’appuie sur le travail d’équipes spécialisées dans le domaine de renseignement, notant que cette approche qui a été testée en Tunisie avait donné des résultats « très positifs « .

Pour sa part, l’expert principal du collège européen de police (CEPOL), Watt S, a souligné que le Maroc est un partenaire clé dans la lutte contre les menaces terroristes et l’extrémisme violent, indiquant que le Royaume est un exemple à suivre dans l’approche judiciaire qui permet de traduire les terroristes en justice et de tarir les sources du discours extrémiste et radical.

L’expert européen a appelé à tirer profit de l’expérience du programme Erasmus pour l’échange d’expériences, de données et d’informations dans le domaine de la lutte contre l’acte terroriste au niveau international, expliquant qu’il servira de bon réseau et de canal efficace pour l’échange d’experts spécialisés dans la lutte contre l’extrémisme violent et le renforcement des efforts internationaux pour immuniser les sociétés contre les dangers du terrorisme.

De son côté, le directeur de la stratégie et de la recherche au groupe « Soufan » aux États-Unis, Colin Clarke, a souligné la nécessité de coopérer au niveau international et de bénéficier des expériences de divers partenaires internationaux en matière d’échange d’informations visant à enrayer la propagation des cellules terroristes, mettant en garde contre les conséquences de la montée de l’extrême droite aux États-Unis et dans d’autres pays du monde et ce qui en résultent de débordements de violence et de discours de haine.

 

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Quant au général à la retraite et chercheur à l’Institut portugais des relations internationales au Portugal (IPRI), M. Carlos Branco, il a mis en garde contre la détérioration de la situation sécuritaire dans la région du Sahel ces dernières années en raison de l’éclosion de groupes extrémistes suite à la propagation de la corruption et de l’impunité dans certains pays, qui est exploitée par les cellules terroristes pour renforcer leur présence et mettre en œuvre leurs plans criminels dans cette zone.

Pour empêcher la propagation de ce phénomène, M. Branco a appelé à une coordination entre les différents pays afin d’élaborer une réponse mondiale à travers le renforcement de la coopération internationale et régionale conformément à une approche globale visant l’élimination des sources de l’extrémisme et du terrorisme.

Les travaux de cette Conférence, organisée par l’Observatoire marocain sur l’extrémisme et la violence (OMEV) en partenariat avec la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, le Policy Center for the New South et la Rabita Mohammadia des Oulémas, s’étalent sur trois jours, avec la participation d’experts et praticiens spécialisés dans les questions liées au terrorisme et à l’extrémisme violent de différents pays ainsi que des institutions régionales et internationales, en particulier la direction exécutive du contre-terrorisme des Nations unies.

En raison de l’état d’urgence sanitaire en vigueur, la conférence se déroule en présentiel, tout en garantissant les conditions de prévention et de sécurité des participants, et en vidéoconférence.

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