Aïd Al-Adha: consommer du mouton, oui… mais avec modération

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Moutons de race Sardi. Crédits photo: Abdellah Ouardirhi.

Aïd Al-Adha revient une fois de plus avec son ambiance, ses traditions et tout un tas de maladies qui vont avec. Les consommateurs friands de viande devraient pourtant faire attention à ce qu’ils mangent.

Même si les viandes rouges sont une source riche de protéines utiles au métabolisme, une consommation en grande quantité de ces dernières peut occasionner des effets néfastes sur la santé sur le long terme. En effet, les quantités de graisses qui y sont présentes favorisent l’apparition et le développement de certaines maladies cardiovasculaires et le développement de l’obésité. Une consommation avec modération ne serait donc que chose bénéfique pour les consommateurs à cette occasion.

H24info s’est entretenue avec le Docteur Choukri Rachid, président du Syndicat National de Médecine Générale du Maroc, afin d’avoir plus de réponses à ce sujet.

Dr Choukri Rachid.

H24info : La consommation quotidienne de la viande du mouton de l’Aïd Al-Adha peut-elle induire des effets sur la santé à court terme ?

Dr. Choukri Rachid : effectivement, la consommation quotidienne de viande peut entrainer plusieurs complications, notamment diarrhées, constipations, et même la goutte. Cette dernière est le résultat d’une augmentation de l’acide urique et son accumulation au niveau d’une ou plusieurs articulations, chose qui est accompagnée d’inflammation et douleurs, surtout après une consommation excessive d’abats.

Quelles attitudes adopter dans de telles situations afin de ne pas nuire à sa santé

La graisse présente dans la viande de mouton est particulièrement riche en graisses et acides gras saturés qui contribuent grandement à la formation du cholestérol sanguin. L’excès de graisses saturées est un facteur de risque de maladies cardiovasculaires.

La viande de mouton est grasse. Il faut donc toujours dégraisser tous les morceaux au maximum soit avant la cuisson, soit dans l’assiette destinée à la consommation. De plus, le jus de la cuisson à la vapeur, recueilli et utilisé par certains pour faire la «harira», dois être également dégraissé.

La cuisson avec un peu d’huile d’olive apporte à la viande de mouton des acides gras monoinsaturés qui sont de bons gras, car ils protègent la fonction cardiovasculaire. Il faut privilégier les grillades, la cuisson au four ou à la vapeur. Il est également bon de consommer la viande de mouton accompagnée de beaucoup de légumes qui fournissent des antioxydants protecteurs des artères.

Quels sont vos conseils en tant que praticien à cette occasion ?

Je dirais qu’il faut consommer la viande de mouton avec modération quand on est en bonne santé. L’éviter quand on a des antécédents de facteurs de risques cardiovasculaires, obésité, hypertension artérielle, diabète… Faire provision de poisson et de volaille afin de diversifier l’alimentation et surtout faire de l’exercice.

D’une façon générale, les recommandations de santé publique actuelles appellent à limiter la consommation de viande en général, en raison de son rapport avec la survenue de cancers colorectaux.

Quelles sont les mesures sanitaires à observer a l’occasion de l’Aïd Al-Adha ?

Il faut effectuer un contrôle complet aux bêtes destinées au sacrifice. Faire appel à un expert, notamment un vétérinaire, serait à préconiser. Au-delà de l’aspect religieux de la chose, une bête qui présente des signes de maladie ou d’infirmité ne peut être acceptée en tant qu’offrande et représente un risque pour la santé des consommateurs.

Il faut ainsi vérifier les yeux, la démarche, la respiration, le bêlement… avant d’acquérir une bête. De plus, il faut que la personne qui doit effectuer le rituel du sacrifice soit apte physiquement et mentalement, notamment en ayant connaissance de l’hygiène à adopter. Certains individus deviennent bouchers de fortunes et arpentent les rues avec des «apprentis» choisis au pif. Ces derniers utilisent les mêmes couteaux pour égorger de nombreuses bêtes en ne faisant que laver les couteaux après chaque opération, chose qui est insuffisante pour la stérilisation du matériel. L’un des pires actes commis lors de cet événement par ces bouchers est notamment le fait que certains individus gonflent le mouton avec leur bouche, une pratique qui devrait être à bannir totalement.

L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a d’ailleurs publié un ensemble de mesures et de pratiques à suivre pour le bon déroulement de l’opération du sacrifice.

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