Affaire Ghali: Gonzalez Laya, l’ex-MAE espagnole, se lâche contre le Maroc

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L'ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya./Crédits: DR

L’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a accordé une longue interview au média El Periódico de España. Elle affirme que le Maroc a usé de tous les types d’attaques suite à «l’affaire Brahim Ghali». 

L’ancienne ministre des Affaires étrangères de Pedro Sanchez brise davantage le silence en revenant encore une fois sur «l’affaire Brahim Ghali», qui a provoqué une crise sans précédent avec le Maroc et qui lui a valu d’être limogée.

Celle qui est devenue, entre-temps doyenne de Paris School of international Affaires (PSIA) rattachée à Science Po Paris, affirme être «toujours restée fidèle aux principes, aux intérêts et aux valeurs de (son) pays», en n’agissant jamais «pour garder sa place, ni la perdre» au sein du gouvernement.

Selon elle, «tout a servi à ce moment-là à brouiller une décision de nature humanitaire envers un citoyen espagnol, qui avait besoin d’une aide immédiate».

L’aide envers ce «citoyen espagnol», qui n’est autre que le chef de file du Polisario, Brahim Ghali, a été demandée par Alger à Madrid, qui a mené toute l’opération en catimini.

«Nous devons être les défenseurs des relations avec nos voisins, le Maroc, l’Algérie, la Libye, le Sénégal, la Mauritanie et bien d’autres, en comprenant qu’elles ne seront bonnes que si elles sont gérées en coresponsabilité et représentent les intérêts des deux parties», a indiqué à ce propos la ministre.

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Pourtant, le Maroc n’a à aucun moment a été prévenu par la diplomatie espagnole quant à sa décision d’accueillir le chef des séparatistes.

«L’histoire ne peut pas être refaite (…) J’insiste, l’Espagne doit avoir la capacité d’exercer une politique étrangère autonome, en recherchant toujours les meilleures relations avec ses voisins. Je l’ai fait pendant mon mandat. J’ai été le ministre des Affaires étrangères qui a effectué le plus de visites dans ces pays et j’ai porté une attention particulière à chacun d’eux», souligne-t-elle.

Durant ces longs mois de crise, «tout a servi à brouiller cette aide humanitaire», insiste l’ex-ministre. «Et quand je dis tout, c’est tout: écoutes téléphoniques, plaintes, campagnes, y compris des campagnes de presse. Cela a été assez évident», a-t-elle enchaîné, notant que ce «chapitre appartient désormais au passé».

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« Une affaire très grave »

L’ancienne ministre fait en effet référence aux accusations portées contre le Maroc d’avoir espionné plusieurs membres du gouvernement, ainsi que Pedro Sanchez lui-même, à l’aide du logiciel espion Pegasus. Des accusations qui ont d’ailleurs été récemment balayées par le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, en les qualifiant d’«infondées».

«Je veux être, je le répète, extrêmement scrupuleuse avec les règles du jeu, surtout dans une affaire comme celle-ci, qui est très grave», a toutefois souligné la ministre, qui se dit «extrêmement respectueuse du principe de loyauté envers le gouvernement dans lequel (elle) a servi».

Le réchauffement des relations entre les deux pays voisins a été opéré grâce à la lettre adressée au roi Mohammed VI par Pedro Sachez dans laquelle il a affirmé que l’initiative marocaine est «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible» pour la résolution du différend au Sahara.

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À ce propos, la ministre a été plus évasive estimant que «l’Espagne a toujours été très claire sur la nécessité de rechercher une solution concertée, ce qui est très important, conformément au droit international et en accordant le maximum de soutien aux Nations Unies».

Et d’ajouter: «cela a été la constante dans la position de notre pays et il fallait la défendre très clairement, en aidant les parties, en essayant de ne rien faire qui puisse faire échouer cet accord, mais en gardant à l’esprit qu’il s’agissait d’un problème de plus (dans la relation avec le Maroc), pas le seul. Nous ne devons pas mélanger les plans, car si nous le faisons, nous risquons de tomber dans la tentation de restreindre la capacité de l’Espagne à exercer sa politique étrangère».

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