Adoption du molnupiravir: « Une arme de plus, mais cela ne doit pas remplacer la vaccination » (Dr Hamdi)

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Docteur Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé. DR

Le Maroc a autorisé cette semaine l’usage d’urgence de l’antiviral « molnupiravir », devenant l’un des premiers pays au monde à approuver ce médicament du laboratoire américain Merck. Pour Dr Tayeb Hamdi, il s’agit là d' »une arme de plus, mais cela ne doit pas remplacer la vaccination ». 

« Trois chances sur dix d’éviter les cas critiques, c’est très bien, c’est une arme, un outil de plus. Pour un service de réanimation de dix lits, ça fait trois lits de plus, ce n’est pas donné. 30% c’est déjà bien », commente Dr. Tayeb Hamdi qui souligne la meilleure efficacité (90%) de l’antiviral Paxlovid de Pfizer.

« Une nouvelle fois, le royaume se démarque par son approche anticipative et proactive en autorisant et en se dotant, parmi les premiers pays au monde, du nouveau médicament anti covid molnupiravir produit par le laboratoire américain Merck. Un médicament, dont l’importance réside dans sa prise facile par voie orale, à domicile sans hospitalisation, pour éviter l’évolution dans trois cas sur dix vers l’hospitalisation et les états graves », abonde le médecin généraliste, chercheur en politiques et systèmes de santé.

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Côté posologie, la dose recommandée est de quatre gélules deux fois par jour à prendre régulièrement pendant cinq jours, un traitement à entamer maximum cinq jours après l’apparition des symptômes, insiste Dr Hamdi qui précise qu’il est contre-indiqué chez les personnes qui ont une allergie au molnupiravir ou à l’un de ses constituants, chez les femmes enceintes ou susceptibles de l’être, chez les femmes allaitantes et les enfants de moins de 18 ans. Des effets indésirables peuvent survenir comme la diarrhée, la nausée, le vertige, les céphalées…

« Ce sont là les indications médicales du molnupiravir, mais sa place dans le protocole thérapeutique dans la prise en charge du covid reste à déterminer par les autorités de santé de chaque pays selon la situation épidémiologique, vaccinale, les moyens économiques, la disponibilité de ces médicaments, et l’accès à d’autres thérapeutiques », explique le spécialiste.

« Ces médicaments ne peuvent en aucun cas remplacer la vaccination »

Et d’insister: « Ces antiviraux apportent donc une arme de plus contre le covid et sont une plus value dans la riposte contre la pandémie, mais loin d’être une solution magique. Aussi simples à prendre et efficaces soient-ils, ces médicaments ne peuvent en aucun cas remplacer la vaccination ».

En effet, la vaccination à trois doses protège contre l’infection et à plus de 90% contre l’hospitalisation et les formes graves. Les vaccins sont beaucoup moins chers que ces médicaments et peuvent être donnés à pratiquement tout le monde en prévention sans contraintes de délai de cinq jours ou d’accès aux tests.

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Ainsi, cette classe de médicaments trouve sa place et son intérêt dans la prise en charge des personnes qui ne répondent pas convenablement aux vaccins de par leur âge, leurs maladies chroniques ou des médicaments immunosuppresseurs qu’ils prennent, et chez les personnes dont la vaccination a été contre indiquée pour des raisons médicales, étaye Hamdi. A termes, dans une société immunisée où le virus circule moins, et « avec des antiviraux faciles à prendre, largement disponibles et moins chers, seules les personnes fragiles pourraient peut-être avoir besoin de rappels vaccinaux », estime le médecin.

En attendant, le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb a affirmé dans un entretien accordé le 6 janvier au Matin que le molnupiravir était disponible au Maroc et bientôt commercialisé sur le marché. Le responsable gouvernemental a rappelé que le molnupiravir est un antiviral qui a déjà été utilisé dans le traitement de l’hépatite virale et dans celui de la grippe classiquement, avant d’être abandonnés au profit de traitements plus efficaces pour soigner ces pathologies.

Ce médicament nécessite une ordonnance délivrée par un médecin et il est disponible dans les hôpitaux publics, les CHU et les cliniques privées, avait d’ailleurs exprimé la directrice du Médicament et de la Pharmacie au ministère de la Santé et de la Protection sociale, Bouchra Meddah à la MAP, précisant qu’il sera aussi livré aux pharmacies.

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