Video. Maroc, «Blad schizo»?

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Dr Hachem Tyal, psychiatre. DR

La schizophrénie est retenue par l’OMS parmi les 6 maladies les plus graves qui puissent exister dans le monde. 1% de la population en est atteint. Elle constituera la première cause de handicap au monde en 2020. Le 10 octobre a lieu la journée mondiale de la santé mentale. À l’heure où des études avancent que 340 000 Marocains sont schizophrènes, qu’en est-il vraiment?

Nous avons rencontré le Docteur en psychiatrie Mohamed Hachem Tyal, fondateur de la 1èreclinique privée spécialisée en maladie mentale, la Clinique Villa des Lilas à Casablanca, afin de lui poser la question que tout le monde se pose: les Marocains sont-ils schizophrènes?

 

 

Mais qu’est-ce que la schizophrénie ?

«La schizophrénie est comme une tempête qui survient dans l’itinéraire de vie d’une personne et qui fait chavirer le navire dans lequel elle avance, et c’est un véritable désastre dans la vie d’une famille», nous répond le spécialiste. . La schizophrénie survient souvent vers l’âge de 17 – 18 ans, et se définit par un comportement «bizarre», on ne reconnaît pas la personne en face de nous, elle commence à s’intéresser à des choses particulières, elle peut avoir des hallucinations et entendre des voix, mais elle n’est «aucunement dangereuse» pour autrui, assure le docteur.

Le psychiatre est là pour poser le diagnostic d’état psychotique aigue en premier lieu (que l’on appelait avant la «bouffée délirante»). Ensuite la maladie peut évoluer vers un état chronique que l’on nomme la schizophrénie où le malade «sort complètement de la réalité» et peut être dangereux pour lui-même.

Il ajoute que la problématique principale lorsqu’une personne est en souffrance psychique, c’est qu’elle a beaucoup de mal à prendre ses médicaments de façon régulière: «Il faut savoir que les médicaments qu’on appelle des antipsychotiques sont très efficaces; ils arrivent souvent à bout des symptômes, notamment les symptômes dit productifs comme les hallucinations mais ils ne sont pas suffisants. »

Le psychiatre insiste ainsi sur le fait que le traitement de cette pathologie ne peut se réduire à un traitement par les médicaments. Il faut surtout, pour lui, donner la possibilité à ces personnes de bénéficier de prises en charge spécifiques dites de réhabilitation psycho-sociale qui sont des éléments majeurs pour leur réel rétablissement.

 

 

L’accompagnement des familles

«Quand une mère doit prendre en charge son fils, elle ne sait pas quoi faire !». Le médecin explique également que les programmes de réhabilitation, de psychoéducation, de remédiation cognitive, de psychothérapie adaptée, «qui sont des outils majeurs d’aide aux patients et aux familles» doivent être développés au Maroc, «d’autant qu’ils existent sous d’autres cieux et qu’ils ont démontré leur preuve en faisant baisser le taux de rechutes de 50%».

Selon le ministère de la Santé, seulement 427 psychiatres sont en fonction dans le public et le privé au Maroc. Or, les chiffres montrent également qu’il y a 23 psychiatres pour 100 000 habitants dans le secteur Casablanca Anfa, contre seulement 1 pour 100 000 habitants à Laayoûne.

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