A Al Hoceima, un calme sous tension

Publié le
Des commerçants ont décidé de maintenir les rideaux de leurs magasins fermés. Al Hoceima: 26 juin 2018. Crédit: DR.

Vingt-quatre heures après le prononcé de verdicts sévères à l’encontre de 54 détenus du Hirak, un calme électrique prévaut à Al Hoceima, où plusieurs commerçants ont décidé de maintenir les rideaux de leurs magasins baissés. 
A Al Hoceima, tous les commerçants entourant la place Moulay El Hassan ont décidé de faire grève ce mercredi 27 juin, quelques heures après la prononciations des verdicts par la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca à l’encontre de cinquante-quatre détenus du Hirak, dont le leader du Mouvement, Nasser Zefzafi, qui a écopé de 20 ans de prison ferme.
Lire aussi: Nasser Zefzafi écope de 20 ans de prison ferme
Des verdicts largement critiqués par la société civile et certains politiques qui y ont vu une réminiscence des sinistres années de plomb. A Al Hoceima, d’où sont originaires la plupart des activistes condamnés, un calme étrange plane sur une ville qui a été l’épicentre de la contestation rifaine de fin 2016 à l’été 2017.

مدينة الحسيمة يوم أمس#شدونا_كاملين#CHADDOUNA_KAMLIN#makhzen_is_bullshit#justice_is_bullshit

Publiée par Atouama Ayoub sur Mercredi 27 juin 2018

« La tension est extrêmement palpable, non seulement à Al Hoceima, mais également dans les villes voisines, comme Nador et Beni Bouayach« , confie à H24info Fayssal Aoussar, membre de la section d’Al Hoceima de l’Association marocaine des droits humains (AMDH). « Tout le monde ici, ou presque, a un membre de sa famille en prison », poursuit notre source.

Si à la mi-journée, le centre ville d’Al Hoceima ressemblait à une ville morte, ce n’était pas le cas la veille dans la soirée où, dès la prononciation des verdicts, des manifestations spontanées ont éclatées dans les ruelles de la perle de la Méditerranée, mais aussi à Nador et Beni Bouayach.
Lire aussi: Procès du Hirak: la Toile indignée après le verdict
Des manifestations qui, à en croire notre source, peuvent redémarrer à n’importe quel moment. « Les manifestations peuvent reprendre. Tout le monde est sur les nerfs ici et attendent de voir ce qu’il va se passer« , poursuit Fayssal Aoussar. En attendant, ONG et partis politiques de la ville d’Al Hoceima prévoient d’organiser une réunion dans la journée pour étudier les démarches à entreprendre après la prononciation des verdicts à l’encontre de Nasser Zefzafi et ses camarades.

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

A Al Hoceima, un calme sous tension

S'ABONNER
Partager
S'abonner