24% des Marocains sont pauvres ou menacés de pauvreté, selon la Banque Mondiale

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La Banque mondiale tire la sonnette d’alarme quant à «l’impact de la volatilité économique sur le bien être des ménages» et note au passage que «près de 9 millions de Marocains peuvent être considérés comme pauvres ou menacés de pauvreté́».

 

Après le HCP qui a souligné en 2018 la hausse de l’indice de pauvreté subjective à 37,7%, la Banque mondiale, qui vient d’affirmer  que la croissance ne dépassera pas 2,7% en 2019, la BM prévient contre l’éventuel impact de la «volatilité économique sur le bien être des ménages» et note au passage que «près de 9 millions de Marocains peuvent être considérés comme pauvres ou menacés de pauvreté́».

En effet, dans son rapport de suivi de la situation économique au Maroc publié mardi 09 octobre, la  Banque mondiale dresse un tableau sombre de la situation socio-économique du Maroc.

En deçà du potentiel

 

Considérant que l’économie marocaine continue de tourner à un niveau inférieur à son potentiel à cause d’un secteur agricole non irrigué contribuant à sa volatilité et que le PIB non agricole enregistre une reprise timide, la BM s’attend à un ralentissement de la croissance économique au Maroc  pour atteindre 2,7% en 2019.

Dans le détail, le rapport impute cette croissance en deçà du potentiel  au recul de la production agricole (-2,1%) au moment où la croissance non agricole n’arrive pas à compenser ce manque. Ledit document ajoute que la contribution des exportations nettes restera négative, traduisant la faible compétitivité des exportations et la dépendance à l’égard des importations énergétiques.

Contrairement aux autres conjoncturistes qui prévoient une reprise de la croissance en 2020-2021, la BM pronostique une poursuite de la présente tendance avec un taux de croissance de 3,3% en moyenne en 2020-2021.

Chute des indicateurs sociaux

 

Une amélioration de la croissance reste tributaire d’une poursuite des réformes, notamment pour maintenir la rigueur budgétaire, augmenter les recettes fiscales, améliorer la gouvernance et la surveillance des entreprises d’État, accroître la flexibilité des taux de change et réformer l’environnement des entreprises et les marchés du travail.

Ces indicateurs économiques deviennent plus alarmants quand on s’apercoit de leur impact sur les indicateurs sociaux. Dans cette veine, le rapport de la BM estime que la réduction de la pauvreté sera encore plus lente compte tenu des perspectives de croissance.

Fondées sur le PIB/habitant les prévisions de la BM laissent croire que la pauvreté pourrait continuer à reculer, mais moins vite qu’avant.

 

Au bord de la pauvreté

 

Sur la base du seuil de pauvreté́ international d’un revenu journalier de 1,9 dollar en PPA (parité de pouvoir d’achat), les experts de la BM estiment que l’extrême pauvreté sera inférieure à 1% de la population en 2020. Sauf que si l’on se base le seuil de 3,2 dollars en PPA, l’extrême pauvereté sera légèrement supérieure à 5%.

Ils expliquent dans ce sillage qu’«une augmentation des dépenses sociales associée à un meilleur ciblage peut accélérer le rythme de la réduction de la pauvreté́ au-delà̀ des prévisions actuelles».

Pour les analystes de la BM, si l’on retient le seuil d’un revenu de 5,5 dollars (PPA), un choc négatif même de faible amplitude peut affecter une population estimée à 9 millions de Marocains qui sont pauvres ou menacés de pauvreté, soit 24% de la population. Une proportion qui reste moins alarmiste que celle avancée il y a déjà un an par le statisticien du royaume.

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