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Maroc: des psychotropes délivrés gratuitement par des médecins?
Publié leLes pharmaciens ont interpellé la tutelle sur certains médicaments fournis gratuitement par les laboratoires pharmaceutiques aux médecins.
Hier jeudi, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc a saisi le ministère de la Santé afin qu’il mette fin à “une énorme négligence et un mépris de toutes les lois régissant le domaine”. Les plaignants pointent du doigt une pratique des laboratoires pharmaceutiques qui consiste à fournir des échantillons gratuits de médicament aux médecins.
Une situation qui paraît tout à fait anodine, au premier abord. Sauf que les échantillons concernés sont des psychotropes. En effet, la lettre du syndicat des pharmaciens précise que la boîte entière de ce type de médicaments est accessible en pharmacie sous ordonnance, et doit être inscrite dans un registre où l’on note le nom du médecin traitant et sa spécialité, le nom du patient et, bien sûr, le médicament délivré.
Pour la confédération syndicale, l’absence de cette procédure mène à une distribution aléatoire et “présente un grand danger pour la santé des patients’’.
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Autre sujet de préoccupation: le stockage de ces échantillons gratuit destiné aux médecins. Dans sa lettre destinée au ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, le président de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, Mohamed Al-Hababi, affirme que les représentants commerciaux des laboratoires en question transportent ces échantillons gratuits dans le coffre de leur propre voiture “dans des conditions insalubres, au mépris des conditions de stockage établies, ce qui rend probable que le médicament se transforme en poison”.
Face à cette situation, les pharmaciens appellent à renforcer la surveillance des laboratoires pharmaceutiques, notamment par le biais de l’article 47 du Code des médicaments et de la pharmacie, et de la circulaire ministérielle n°485, qui interdit aux laboratoires de fabriquer gratuitement des médicaments pour les maladies psychiatriques.
Par ailleurs, ils proposent de fixer un délai de six mois pour la distribution des échantillons de nouveaux médicaments, tout en assurant des conditions de transport et de stockage.