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Mariages des mineures: près de 20.000 demandes en 2020, un chiffre toujours inquiétant
Publié leSi les demandes de mariages de mineures ont légèrement baissé au Maroc, les chiffres restent inquiétants. Selon de nouveaux chiffres dévoilés mardi par le ministère public, près de 20.000 demandes de « dérogation » ont été présentées à la justice en 2020.
Malgré son interdiction, le mariage des mineurs continue de se faire au Maroc, avec une légère tendance à la baisse. En 2020, les tribunaux marocains ont reçu 19.966 demandes d’autorisation pour des mariages de mineures, a fait savoir mardi matin Moulay El Hassan Daki, procureur général du roi près la Cour de cassation et président du ministère public.
Sur ces demandes, 13.335 ont été acceptées, a-t-il indiqué lors de son intervention à une journée d’étude sur l’abandon scolaire, organisée au siège de la préfecture de Ben Guérir. « Le phénomène du mariage des mineures est préoccupant et dépasse l’exception », a déploré le responsable.
Si l’âge légal pour se marier au Maroc est de 18 ans, la Moudawana (ndlr, Code de la famille) prévoit des dérogations pour des cas exceptionnels. La quasi-totalité des demandes concernent les filles.
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« La réalité a engendré une situation qui n’est pas suffisamment conforme à la philosophie du législateur, qui a voulu faire de ce mariage une exception dans ses limites les plus étroites », a expliqué Moulay El Hassan Daki. Pour le président du ministère public, « les juges ne sont pas responsables du nombre considérable de demandes visant à marier des mineurs, car c’est lié à un ensemble de facteurs socioculturels et économiques ».
En 2019, 27.623 demandes d’autorisations de mariages de mineures ont été déposées, selon les chiffres du ministère public.
Ces chiffres ne prennent pas en compte les mariages coutumiers puisqu’ils ne sont pas déclarés à la justice.