Marché de gros: pourquoi le prix des oranges s'est effondré

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Avec des conditions climatiques idéales, la production d’oranges a réalisé un excédent qui a provoqué l’effondrement des prix. Une situation symptomatique de la désorganisation du marché local et de l’essoufflement des exportations vers l’Europe.
De grosses quantités d’oranges jetées dans la nature. Les images ont fait le tour des réseaux sociaux, déclenchant la colère des internautes face à ce pur gaspillage. Selon le ministère de l’Agriculture et l’Association des producteurs d’agrumes du Maroc, cités par L’Économiste du 18 décembre, le volume de production des agrumes devrait se situer cette année à 2,6 millions de tonnes. Pour les oranges, le surplus de production est de 60.000 tonnes. De quoi inonder le marché local et provoquer la chute des prix.
Pour donner un ordre d’idée, L’Économiste avance que le prix d’une camionnette chargée d’oranges est passé de 1500 DH à 500 DH. Résultat: les petits agriculteurs ont préféré laisser leurs fruits dans les vergers au lieu de les vendre.
 
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Concernant les vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux, les professionnels avancent qu’en raison des bas prix de cette saison, les marchands des fruits et légumes ont préféré s’approvisionner directement des vergers.
Crise du marché local et de l’export
Pour comprendre le fond de la problématique, il faut considérer la filière d’agrumes dans sa globalité. Premier constat: on est loin d’atteindre une «situation de surproduction». En effet, le problème se situe au niveau des débouchés de cette récolte. D’un côté, le volume exporté d’agrumes n’a pas dépassé 650.000 tonnes lors de la campagne 2017-2018. Pourtant le plan établi par le ministère tablait sur l’exportation de 1,2 million de tonnes.
Les raisons de cet essoufflement à l’export s’expliquent par la forte concurrence rencontrée sur les marchés européens, notamment en provenance d’Espagne, de Turquie et d’Égypte. Ces pays font du lobbying pour freiner les exportations du Maroc, d’où l’intérêt de s’ouvrir sur d’autres marchés en Afrique et en Asie, analysent les exportateurs d’agrumes.
L’autre raison concerne la faiblesse du marché intérieur qui est fragilisé par les intermédiaires qui dictent leur prix aux producteurs.
Enfin, la production des oranges ne  fait pas l’objet d’une valorisation et de transformation pour gagner en valeur ajoutée, puisque seules 50.000 tonnes sont transformées annuellement. Paradoxalement, le Maroc continue à importer 120.000 tonnes sous forme de jus et concentré d’agrumes.
 
 

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