Les ministres arabes des Affaires étrangères ont décidé dimanche au Caire de réintégrer le régime…
Ligue arabe: Assad attendu après 13 ans d’isolement, Washington en colère
Publié leLe président syrien Bachar al-Assad va participer vendredi en Arabie saoudite à son premier sommet de la Ligue arabe depuis 13 ans, et signer ainsi son retour sur la scène arabe après un long isolement dû à la guerre dans son pays.
L’organisation panarabe a réintégré le 7 mai le régime syrien qui en avait été exclu fin 2011 après la répression d’un soulèvement populaire qui avait dégénéré en guerre dévastatrice.
Le ministre syrien des Affaires étrangères a confirmé que Bachar al-Assad participerait au sommet de Jeddah, sur la mer Rouge, auquel le royaume l’a convié la semaine dernière.
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« Il viendra pour assister à ce sommet », a déclaré Fayçal Mekdad, qui a rencontré son homologue saoudien Fayçal ben Farhane en marge d’une réunion préparatoire des ministres arabes des Affaires étrangères à Jeddah.
Des analystes voient dans l’invitation adressée à Bachar al-Assad une manifestation du poids diplomatique de l’Arabie saoudite, qui a plaidé pour la réhabilitation de Damas et cherche à peser sur les conflits de la région.
A Washington, le porte-parole adjoint du département d’Etat, Vedant Patel, a réitéré l’opposition des Etats-Unis à cette réhabilitation.
« In fine, ce sont leurs propres décisions mais notre position est très claire: nous ne normaliserons pas nos relations avec le régime Assad et nous ne soutenons pas ceux qui le font », a-t-il affirmé à la presse.
Outre le rétablissement des liens avec le régime syrien, les chefs d’Etat arabes devraient se pencher sur la situation au Soudan, en proie à des combats meurtriers depuis un mois, et au Yémen, théâtre d’une guerre depuis plus de huit ans.
C’est d’ailleurs à Jeddah que se déroulent des pourparlers entre les représentants des belligérants soudanais, facilités par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite.
Le royaume cherche aussi à mettre fin à la guerre au Yémen, en négociant avec les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, qu’il a longtemps combattus aux côtés du gouvernement yéménite.
A Damas, le sommet de Jeddah suscite en tout cas l’intérêt des habitants.
« C’est la première fois depuis de nombreuses années qu’avec ma famille nous nous intéressons à l’actualité politique, car nous avions perdu espoir », a affirmé Haidar Hamdan, un professeur de géographie de 44 ans, qui dit espérer que des ambassades rouvriront et que les entreprises étrangères reviendront dans son pays.